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12/10/2012
César Franck : Symphonie en ré mineur (1) – Psyché (2)
Ottorino Respighi : Pini di Roma (3)
Franz Liszt : Eine Symphonie zu Dantes «Divina Commedia» (4) – Die Ideale (5)
Richard Wagner : Rienzi: Ouverture (6)
Alexandre Scriabine : Le Poème de l’extase, opus 54 (7)
Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 7, opus 60 «Leningrad» (8)
Antonín Dvorák : Symphonie n° 8, opus 88, B. 163 (9)
Anton Bruckner : Symphonie n° 7 (10)
Jean Sibelius : Symphonie n° 2, opus 43 (11)
Alexandre Glazounov : Symphonie n° 5, opus 55 (12) – Stenka Razine, opus 13 (13)
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Suite n° 3, opus 55 (14)
Mikhaïl Ivanovitch Glinka : Rouslan et Ludmilla: Ouverture (15)

Figuralchor Frankfurt, Jürgen Blume (4), Alois Ickstadt (7) (chefs de chœur), Frankfurter Singakademie, Karl Rarichs (chef de chœur) (7), Wiener Symphoniker (1, 3), hr-Sinfonieorchester (4, 6), Frankfurter Museumsorchester (7), Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR (8), Gürzenich-Orchester Köln (2, 5, 9, 10, 11), Symphonieorchester des Bayerischen Rundfunks (12 à 15), Yuri Ahronovitch (direction)
Enregistré en public (dates et lieux non précisés) – 500’49
Coffret de huit disques Profil Hänssler PH12042





C’est à la tête de l’Orchestre de Paris que Yuri Ahronovitch dirigea ses deux derniers concerts, en octobre 2002, quelques semaines avant sa mort, mais son souvenir s’est hélas quelque peu effacé dans notre pays. Né à Leningrad en 1932 (ou 1933 selon les sources), il y fut l’élève de Nathan Rachlin et de Kurt Sanderling. Après avoir été en poste à Iaroslavl (1957-1964) et à l’Orchestre symphonique de ministère de la culture de l’URSS (1964-1972), il émigra en Israël. Successeur de Wand et prédécesseur de Janowski comme Kapellmeister du Gürzenich de Cologne (1975-1986), il fut également chefdirigent du Philharmonique de Stockholm (1982-1987), succédant à Rojdestvenski et précédant Berglund. Tout cela, la notice (en allemand et en anglais) du présent coffret n’omet évidemment pas de le rappeler, mais le portrait ne serait pas complet si l’on ne mentionnait pas ses nombreuses passions extramusicales: vieux films, livres, appareils photo, montres, pipes, voitures et motos.


Et de ses visites régulières à la tête des principales formations françaises, on se souvient aussi d’une personnalité truculente, d’une générosité à la Munch, mugissements compris, jouant de grands gestes délibérément théâtraux avec une immense baguette. En mars 1980, à l’occasion d’un concert avec le Nouvel orchestre philharmonique de Radio France (où Thierry Le Luron était par ailleurs le récitant de Pierre et le loup...), Pierre-Petit, dans Le Figaro, décrivait ainsi fort pertinemment l’une des principales caractéristiques de son art: «Sa plus grande qualité semble être un sens aigu de la pulsation et de la dynamique, comme on dit. Avec lui, la musique avance irrésistiblement et l’on sent que chaque mesure est "grosse" de la suivante.»


Même s’il a consacré une part importante de son activité au monde lyrique – à Covent Garden, Chicago, Genève, Stockholm, Savonlinna, Cologne, Munich et en Italie (Rome, Turin, Venise, Vérone, ...) – cette «Yuri Ahronovitch-Edition» en huit disques, qui marque le dixième anniversaire de sa disparition, s’intéresse exclusivement au domaine symphonique, encore que son style de direction traduise souvent une vraie fibre dramatique. Cette parution témoigne en outre de son éclectisme, voire de son originalité – il créa également, à titre posthume, la dernière des seize Symphonies achevées d’Allan Pettersson.


Entre 2006 et 2011, l’éditeur avait déjà offert, au rythme d’un album par an, plusieurs enregistrements publics conservés dans les archives des radios germanophones et réalisés notamment en 1993 à Stuttgart (Septième Symphonie «Leningrad» de Chostakovitch) et en 1985 à Vienne (Symphonie de Franck et Les Pins de Rome de Respighi). On retrouve ici ces six albums, qui comprenaient par ailleurs des concerts captés à Cologne – une Septième Symphonie de Bruckner (1979) intensément lyrique, une énergique Huitième de Dvorák (1979), un frémissant Psyché (version purement symphonique) de Franck (1978), une vibrante interprétation du non moins rare poème symphonique Les Idéaux de Liszt (1979) et une dynamique Deuxième de Sibelius (1978) – et à Francfort – une Dante-Symphonie de Liszt spectaculaire à souhait (1983), un flamboyant Poème de l’extase de Scriabine (1989) – avec chœur final! – et une pimpante Ouverture de Rienzi de Wagner (1983).


Entièrement russes, les deux derniers disques n’avaient en revanche pas encore été publiés à ce jour – comme toujours en pareille circonstance, ceux qui auraient acquis un à un les volumes déjà parus séparément en seront donc pour leurs frais. Outre une plus-value quant à la prise de son, ces bandes bénéficient de la qualité de l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, ce qui s’entend dès l’Ouverture de Rouslan et Ludmilla (1842) de Glinka, précise – l’homogénéité des cordes! – et non moins enthousiaste. Pour le reste, le choix des œuvres a le mérite de sortir des sentiers battus, comme cette Troisième Suite (1884) de Tchaïkovski, assez peu servie au disque comme au concert: Ahronovitch a suffisamment de métier et de fougue pour convaincre que cette vaste partition (40 minutes) se concluant, comme son Trio avec piano, par un monumental thème et variations, n’a pas grand-chose à envier aux meilleures musiques de ballet du compositeur de Casse-Noisette.


Glazounov jouit d’un traitement tout aussi favorable, tant dans sa Cinquième Symphonie (1895), la seule à s’être maintenue (ou presque) au répertoire, qui devient ici une fresque splendide, tour à tour lumineuse, sensuelle et conquérante, que dans Stenka Razine (1885), où le sens épique et narratif du chef, jusqu’à une fièvre véritablement hallucinée, amène à se dire que dans des programmes de concert manquant si souvent d’imagination, ce poème symphonique pourrait opportunément changer un peu, si admirables soient-elles, des «ouvertures» Roméo et Juliette et Francesca da Rimini.


Le site de Youri Ahronovitch


Simon Corley

 

 

 

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