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11/09/2012
Anton Bruckner : Symphonie n° 3 en ré mineur (version 1889, édition Nowak)

Orchestre de la Suisse romande, Marek Janowski (direction)
Enregistré au Victoria Hall, Genève (octobre 2011) – 53’18
SACD PentaTone classics PTC 5186 449 (distribué par Codaex) – Notice trilingue (anglais, allemand et français) de Franz Steiger





Le 24 octobre dernier, à Genève, Marek Janowski dirigeait, pour ses adieux définitifs à l’Orchestre de la Suisse romande, la Quatrième Symphonie d’Anton Bruckner (1824-1896). Le 1er juin dernier, il avait déjà pris une première fois congé de l’orchestre en conduisant cette fois-ci la Messe en fa mineur du même compositeur auquel son nom demeure lié, au même titre désormais que ceux de Jochum ou Wand, pour ne citer que deux autres chefs parmi les plus emblématiques chez Bruckner. Témoignage de cet attachement profond, l’intégrale en cours chez PentaTone où, après les Neuvième, Cinquième, Sixième, Huitième, Septième et Première, ne manquent désormais que les Deuxième (récemment donnée en concert) et Quatrième.


Le présent disque nous offre la Troisième et, après son écoute, quelle version! Sans évidemment faire offense à l’Orchestre de la Suisse romande, ce n’est pas, qui plus est dans ce répertoire, Vienne, Berlin ou Amsterdam. Et pourtant ce disque témoigne d’une phalange extraordinaire où la finesse des bois le dispute à l’ampleur (qui ne trahit d’ailleurs jamais la moindre lourdeur) des cordes et à la précision des cuivres (quel pupitre de cors!). De tous les disques parus dans cette intégrale, c’est peut-être celui où Janowski conjugue le mieux le respect scrupuleux de la partition avec la liberté laissée à l’orchestre, qui sait user d’un rubato du meilleur effet. La prise de son est parfois un peu surprenante (des micros particulièrement rapprochés des clarinettes notamment à 12’ ou à 19’18) mais, de manière générale, les équilibres sont parfaitement respectés. Et c’est donc dans une vaste fresque sonore que nous entraîne Janowski où les couleurs de cette Wagner-Sinfonie alternent entre le caractère toujours solennel et grandiose (certaines fugues dans le premier mouvement) et un certain relâchement de la tension précédemment accumulée.


Très adroitement et contrairement à beaucoup d’autres versions, Marek Janowski insiste à juste titre sur la filiation entre les Troisième et Deuxième Symphonies, notamment sur les couleurs printanières de l’œuvre, renforcées par un important allégement du tissu orchestral. Il est donc fort dommage que la fin du premier mouvement soit prise aussi rapidement, cassant de ce fait l’harmonie que l’on avait pu percevoir jusqu’alors. Comme cela est d’ailleurs prescrit par la partition, Janowski aborde ensuite le deuxième mouvement (Adagio. Bewegt, quasi Andante) de façon assez allante, renforçant là aussi la légèreté du discours. Le troisième mouvement, un scherzo comme souvent chez Bruckner, est à notre sens le plus réussi, alliant à la perfection force implacable et mouvement de ländler; quant au dernier mouvement, il témoigne de nouveau de l’aisance de Janowski dans ce répertoire.


Assurément, aux côtés de Böhm et Knappertsbusch (tous deux avec Vienne, respectivement chez Decca et Testament), voici sans conteste l’une des très grandes versions discographiques de la Troisième Symphonie.



Sébastien Gauthier

 

 

 

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