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07/22/2012
Jules Massenet : Werther

Rollando Villazón (Werther), Sophie Koch (Charlotte), Audun Iversen (Albert), Eri Nakamura (Sophie), Alain Vernhes (Le Bailli), Stuart Patterson (Schmidt), Darren Jeffery (Johann), Zhengzhong Zhou (Brühlmann), Anna Devin (Käthchen), Orchestra of the Royal Opera House, Antonio Pappano (direction)
Enregistré en public au Royal Opera House, Covent Garden (mai 2011) – 132’16
Coffret de deux disques Deutsche Grammophon 477 9340 (distribué par Universal) – Notice de présentation en français, anglais et allemand





Reprenant la désormais célèbre mise en scène de Benoît Jacquot (déjà publiée en DVD par Decca), Covent Garden mettait à l’affiche de sa saison 2010-2011 ce Werther qui souleva l’enthousiasme. L’Orchestre du Royal Opera House y brille de mille feux. Antonio Pappano, qui a déjà enregistré un Werther (avec Alagna et Gheorghiu chez EMI) et dirigé cette production dès 2004, maîtrise en effet cette partition qu’il fait vivre sans ostentation. Le Prélude de l’acte III illustre à lui tout seul l’intime compréhension par le chef d’une partition torturée, hésitant sans cesse entre exaltation et retenue, extraversion et pudeur des sentiments.


Dans cet ouvrage qu’il a même mis en scène à Lyon, Rollando Villazón est-il un grand Werther? En meilleure forme qu’à Bastille en 2009, il démontre (dans cet enregistrement issu apparemment de plusieurs prises) une tendance à attaquer les notes trop bas et à escamoter les fins de phrases. Villazón ne sauve sa première intervention (à l’acte I) que par une dernière note au souffle infini (sur «Et toi, soleil, viens m’inonder de tes rayons!»). Certes, la voix se chauffe et l’interprète prend de l’assurance – mais, privé d’image, le charisme vocal du ténor franco-mexicain perd en impact physique et manque de tenue. La fin du premier acte est symptomatique de sa propension à transformer – par excès d’enthousiasme – la plupart de ses exclamations en bouillie. Le deuxième acte voit son ardeur procurer des frissons («Ah! Qu’il est loin ce jour plein d’intime douceur où mon regard a rencontré le vôtre pour la première fois!»), mais la voix souffre d’écarts de justesse qu’il est difficile de passer sous silence. A la fois plus concentrés et moins larmoyants, les troisième et quatrième actes de Villazón forcent, en revanche, l’admiration – et pas uniquement pour l’attendu «Pourquoi me réveiller» (dans lequel il se jette à corps perdu). Sans le style d’un Jonas Kaufmann.


Sophie Koch a étrenné sa Charlotte un peu partout (de Madrid à Bruxelles en passant par Paris) et l’on ne s’étonne plus de l’y trouver aussi juste, équilibrant l’émotion et la tenue, la dignité et l’abandon. Ainsi – malgré l’excès de vibrato (dans l’aigu comme dans le grave) – ses «Werther! Qui aurait dit la place» et «Va! Laisse couler mes larmes» parviennent-il à émouvoir – tout simplement. Audun Iversen est une bonne surprise (avec sa belle voix au français convenable, sûre d’elle dans sa projection comme dans son intonation), bien qu’il ne marque pas son empreinte sur le rôle d’Albert. Si la Sophie d’Eri Nakamura s’essouffle assez vite, elle reste pimpante et fraîche. Par sa diction exemplaire et son autorité naturelle, Alain Vernhes donne au Bailli une idiomatique authenticité, alors qu’en Johann et Schmidt, Darren Jeffery et Stuart Patterson font la paire... même si le premier se prend parfois les pieds dans son français et bien que le second fasse vivre son personnage secondaire malgré un matériel vocal poussif.


Le site de l’album


Gilles d’Heyres

 

 

 

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