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07/02/2012 Georg Philipp Telemann : Concerto pour trois violons en fa majeur, TWV 53:f1 – Burlesque de Quixotte, TWV 55:g10 – Concerto pour alto en sol majeur, TWV 51:g9 – Concerto pour deux violons en do majeur, TWV 52:c2 – Suite «La Changeante» en sol mineur, TWV 55:g2
Europa Galante, Fabio Biondi (direction)
Enregistré à l’auditorium Paganini de Parme (13-16 février 2011) – 71’57
Notice bilingue (français et anglais) de Jean-Christophe Pucek
agOgique AGO005 (distribué par Harmonia mundi)
Le nom de Fabio Biondi et de l’Europa Galante n’est habituellement pas associé à Telemann: on lui préfère un lointain confrère travaillant quelque part dans la Sérénissime... Pourtant, c’est bien un disque entièrement consacré à Georg Philipp Telemann (1681-1767) que signe ici le célèbre violoniste, accompagné de son ensemble de prédilection. Sans révolutionner l’interprétation des œuvres présentées, ils donnent là une excellente version de pièces propres à illustrer toute la diversité de la musique du compositeur allemand.
On est tout d’abord séduit par les sonorités italiennes du Concerto pour trois violons, très proches (notamment dans le premier mouvement, Allegro) de ce que pouvait par ailleurs composer Antonio Vivaldi. La deuxième œuvre au programme est la célèbre Burlesque de Quixotte, où chaque mouvement est censé illustrer l’état d’esprit du héros espagnol bien connu. Même si l’interprétation de Fabio Biondi n’est pas aussi virevoltante que celle récemment enregistrée par Les Esprits Animaux, on éprouve un très grand plaisir à son écoute. Particulièrement réussis, l’Ouverture, très joueuse, et «La Couche de Quixotte», où le clavecin use de sonorités tout à fait truculentes. Fabio Biondi nous a souvent habitué à son envie de sortir des sentiers battus: aussi est-ce avec un peu d’étonnement que l’on écoute le sempiternel Concerto pour alto, œuvre célébrissime à juste titre certes mais rabâchée au point que seule une lecture vraiment neuve peut attirer notre oreille. Ce n’est pas le cas ici. La technique et la musicalité de l’altiste Stefano Marcocchi sont évidemment parfaites mais l’ensemble demeure classique (voire artificiel en quelques endroits, comme ces trilles peut-être malvenues dans l’Andante) et ne détrône en aucune façon la version, elle vraiment renouvelée, enregistrée naguère par Reinhard Goebel chez Archiv. Le reste du disque, en revanche, est de la plus haute tenue. On est emporté par la vivacité du Concerto pour deux violons et par la fantaisie de la très belle Suite «La Changeante» qui, cette fois-ci, illumine, virevolte, s’égaie et séduit de bout en bout.
Le site de l’Europa Galante
Sébastien Gauthier
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