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06/11/2012
«Italia, sogno d’amore»
Franz Liszt : Tre Sonetti del Petrarca, S. 269 (première et seconde versions) – O lieb so lang du lieben kannst, S. 298 – Mignons Lied, S. 275 – Angiolin del biondo crin, S. 269 (seconde version) – La Perla, S. 326 – Die Macht der Musik, S. 302

Chiarastella Onorati (mezzo-soprano), Giulio de Luca (pianoforte)
Enregistré à la Ribattola Sarteano, Sienne (juin 2011) – 68’56
Tactus TC 811201 (distribué par Intégral) – Notice (en italien et en anglais) de Chiarastella Onorati et Guido Salvetti





Les premières mélodies de Liszt étaient d’inspiration italienne. Chiarastella Onorati et Giulio de Luca les réunissent sous le titre «Italia, sogno d’amore» pour un récital qui ouvre et se termine par les Tre Sonetti del Petrarca (première et seconde versions), tissant en son milieu la berceuse Angiolin dal biondo crin et La Perla à trois lieder d’inspiration allemande, toujours proches de l’aria romantique. L’intérêt de ce programme est donc double: son caractère italien et la confrontation par les mêmes interprètes des deux versions vocales des Sonnetsqui permettent d’entendre la vision houleuse en pleine effusion amoureuse d’un jeune Liszt romantique en Italie avec Marie d’Agoult en 1838-39 et celle plus épurée d’un Liszt plus grave, en 1865, Weimar momentanément abandonné pour Rome. La tessiture rétrécie de la seconde version, les ossia devenus superflus, convient mieux à la plastique parfois difficile et à la couleur sombre de la voix de Chiarastella Onorati qui, laissant de côté la traduction souvent préférée de Cornelius, chante toujours en un bel italien, saisissant en particulier ici toute la fine mélancolie du «Sonnet CXXIII».


Le large vibrato de la mezzo-soprano peut par trop alourdir l’innocente fraîcheur de mélodies telles Angiolin, comme la candeur du «Sonnet XLVII» ou le souffle heureux de Die Macht der Musik, mais la richesse dramatique du timbre sied au tourment du «Sonnet CIV», et lui permet de mettre en valeur le texte nuancé de Mignons Lied, toute fausse ingénuité envolée, et de souligner le sens profond d’O lieb bien au-delà du lyrisme captivant de son air célébrissime. Toujours au diapason de l’interprétation de la cantatrice, la partie de piano pourtant souvent virtuose, Luca s’adapte au caractère de la mélodie, se faisant plus fougueux, plus volcanique, pour les mélodies de jeunesse, plus ferme, plus subtil lors des mélodies plus tardives pour lesquelles il gomme les légers retards et les élans d’un romantisme exacerbé qu’il se permet à l’occasion lors des premières. Le troisième intérêt de ce récital tient dans les nuances dynamiques de son piano élu – un pianoforte Steinway «Grand Centennial» de 1878 – qui choient de belle manière la qualité sonore de la voix de Chiarastella Onorati et qui convient plus particulièrement au raffinement des partitions plus tardives à la résonance réduite, cela bien que l’on puisse trouver que l’écriture de Liszt supporte à merveille et sans faille la clarté plus brillante d’un piano moderne.


«Italia, sogno d’amore» marque le bicentenaire de la naissance de Franz Liszt (1811-1886). Les deux musiciens italiens lui rendent hommage par ce programme bien adapté, juste retour de l’hommage que Liszt rendit à l’Italie en jetant son dévolu tout d’abord sur trois sonnets de Pétrarque, poète humaniste, grand parmi tous. Au fil des écoutes, la voix sensible de Chiarastella Onorati convainc davantage, un heureux équilibre des sonorités atteint grâce au moelleux du pianoforte, les couleurs finement avivées sous les doigts dynamiques et attentifs de Giulio de Luca.


Christine Labroche

 

 

 

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