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05/04/2012
“Elgar in Sussex”
Sir Edward Elgar : Piano Quintet, opus 84 – Shepherd’s Song, opus 16 n° 1 – Pleading, opus 48 – Like to the Damask Rose – Is she not passing fair? – Speak, Music!, opus 41 n° 2 – Rondel, opus 16 n° 3 – Queen Mary’s Song – Three Movements for Piano Trio

Felicity Lott (soprano), Joseph Middleton (piano), Gould Piano Trio, Schubert Ensemble
Enregistré à The Music Room, Champs Hill, West Sussex (2001 et 2010) – 77’
CD Champs Hill Records CHRCD027 (distribué par Intégral)





On adore le tout petit label Champs Hill Records pour le parfum d’authenticité que l’on retrouve partout dans ce catalogue très réduit en volume. Ici on enregistre dans la salle intimiste de Champs Hill, sorte de hall de petit format édifié au centre d’un idyllique jardin du Sussex. Et toute l’équipe artistique et technique est probablement hébergée sur place par une maîtresse de maison aux petits soins. Sans doute se promène-t-on dans le parc (humide ?) entre les séances, pour admirer le travail de jardiniers qui taillent les rhododendrons avec des minuties de sculpteurs... Le répertoire, évidemment, est essentiellement britannique, mais il s’accorde merveilleusement avec ce décor si particulier.


Voilà pour l’ambiance. Quant aux principaux acteurs, ils gravitent souvent autour de la personnalité de Dame Felicity Lott, qui vient volontiers passer ses vacances non loin de là et peut prêter sa voix pour graver quelques mélodies. Ici ce seront quelques somptueux Songs d’Elgar, d’une exaltation romantique qui dépasse un peu le cadre de cette partie de campagne. Le ton est nostalgique, d’une poésie feutrée très fin de siècle, et le parfum britannique inimitable. Cela dit, il s‘agit bien de grande musique, qui n’a pas à rougir face aux pièces vocales de Brahms, de même que l’élégiaque Quintette avec piano, avec ses trois mouvements de plus de dix minutes chacun, manie la grande forme avec virtuosité et sans longueurs (un point sur lequel Elgar pêche parfois, mais pas ici). En complément un ajout intéressant au corpus de la musique de chambre d’Elgar : Trois mouvements pour trio avec piano, dont le premier a été complété en 2007 par le musicologue Paul Adrian Rooke à partir d’esquisses laissées inachevées. Mises bout à bout, ces partitions forment un Trio relativement cohérent, dont l’intérêt musical dépasse le plus souvent celui d’une reconstitution spéculative. L’interprétation du Gould Piano Trio est irréprochable, de même que celle du Schubert Ensemble pour le Quintette, enregistré dix ans plus tôt que le reste de ce programme composite, unifié par la seule origine géographique commune de ces pièces (qui ne peut-être, cela dit, que supposée pour la dernière œuvre), écrites pendant la période où Elgar a séjourné dans son petit cottage du Sussex (Brinkwells), vers la fin de la première guerre mondiale. Tout cela dépayse comme un court séjour campagnard au sud de l’Angleterre, dans des endroits sereins où le temps semble s’être arrêté.


Laurent Barthel

 

 

 

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