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05/01/2000 Richard Wagner : Siegfried-Idyll ; Extraits symphoniques de la Walkyrie, Siegfried, Le Crépuscule des Dieux, Les Maîtres-chanteurs de Nüremberg, Parsifal, Lohengrin
BMG 74321 59482 2 (2 CD)
« Musique française orchestrale » -- Claude Debussy : La Mer, Iberia (Images pour orchestre n°2), Nuages (Nocturnes, n°1), Prélude à l’après-midi d’un faune ; Maurice Ravel : Daphnis et Chloé, Suite n°2 ; Hector Berlioz : Carnaval romain (ouverture), Roméo et Juliette (Scherzo), etc.
BMG 74321 66924 2 (2 CD) NBC Symphony Orchestra, dir. Arturo Toscanini Les supporters de son grand rival allemand (Furtwängler) ont souvent reproché à Toscanini d’être un virtuose sans âme. Si le chef italien n’avait effectivement pas d’états d’âmes à être virtuose, ses interprétations étaient réellement habitées, comme le prouvent ces extraordinaires gravures consacrées à Wagner. Après tout, pourquoi la clarté des plans, le rendu des détails ou le jeu dans des tempi assez animés seraient-ils des signes de superficialité ? Très exigeant musicalement, le programme n’est du reste pas composé de pièces de virtuosité spectaculaire. La Chevauchée des Walkyries est bouillonnante d’intensité ; les Murmures de la forêt de Siegfried sont d’une fluidité pastorale qui annoncent l’impressionnisme, avec un tapis de cordes d’une subtile délicatesse ; la tension monte de manière inexorable dans Crépuscule et Voyage de Siegfried sur le Rhin, et devient ensuite d’une majesté que l’on pourrait trouver hollywoodienne si elle n’était si nerveuse ; Siegfried-Idyll est une véritable méditation intérieure, et l’on y entend plus que jamais tout ce qui la rapproche de la simplicité et de la tendresse du monde de l’enfance. Il faudrait en fait citer toutes les pièces, toujours interprétées de manière captivante (mais certes pas métaphysique). Tout aussi (ou à peine moins) indispensable est son programme de musique française, hélas un peu trop « compilé », avec notamment une direction de La Mer très cohérente, très musicale, et d’un dirigisme assez étonnant aujourd’hui. S’il n’est peut-être pas immortel (qui vivra, verra), comme le suggère le titre de l’édition, la vision de Toscanini reste assurément d’une grande actualité. Notons que les reports sont d’une bonne qualité sonore (même si tout est évidemment plus « fin » que sur les enregistrements d’aujourd’hui). Stéphan Vincent-Lancrin
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