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04/10/2012
Franz Danzi : Symphonie concertante pour flûte et clarinette en si majeur, opus 41
Jean Françaix : Double concerto pour flûte, clarinette et orchestre
Deniz Sever : Concerto pour flûte, clarinette, percussions et orchestre
Nevid Kodalli : Güzelleme Suiti (*)

Sibel Kumru-Pensel (flûte), Aysegül Kirmanoglu (clarinette), Orchestre de chambre académique de l’Université de Mersin, Naci Ozgüc, Münif Akalin (*) (direction)
Enregistré à l’auditorium de l’Université de Mersin (février 2010) – 59’16
Le Chant de Linos CL1059 (distribué par Intégral) – Notice bilingue (français et anglais)





Si l’on regrette parfois que les artistes et les éditeurs n’empruntent que des chemins convenus, balisés depuis des lustres, voici assurément un disque auquel on ne pourra adresser de tel reproches! En dépit de l’intérêt présenté par ce disque, on regrettera toutefois, outre une interprétation qui pourrait parfois être plus dynamique et plus imaginative, une présentation peu éclairante des œuvres, la notice étant en effet extrêmement laconique.


Qui se souvient aujourd’hui de Franz Danzi (1763-1826), compositeur ami de Carl Maria von Weber, auteur de plusieurs œuvres intéressantes dont un certain nombre de pièces pour instruments à vent au nombre desquelles une célèbre mélodie pour clarinette et orchestre sur le thème mozartien de «Là ci darem la mano»? Le Concerto pour flûte, clarinette et orchestre (également connu, comme ici, sous le vocable de «symphonie concertante») témoigne de l’intérêt que Danzi portait à la clarinette, lui qui a également composé pour le cor ou le basson. La présente version est honorable mais ne résiste pas à la concurrence, notamment lorsqu’elle allie les talents de Sabine Meyer et de James Galway accompagnés par l’Orchestre de chambre du Wurtemberg (RCA). Si le premier mouvement n’appelle aucune remarque spécifique, les deux solistes alternant leurs traits ou, au contraire, jouant ensemble quelque volute mélodique, le deuxième pêche par un orchestre imparfait (les attaques introductives des cors), le troisième révélant un ensemble assez pataud alors qu’on aurait aimé une interprétation plus enlevée. Les deux solistes, Sibel Kumru-Pensel et Aysegül Kirmanoglu, ne semblent pourtant éprouver aucune difficulté technique: de fait, pourquoi ne pas le jouer un peu plus rapidement?


Plus intéressant, le Double concerto pour flûte, clarinette et orchestre de Jean Françaix (1912-1997), compositeur dont on célèbre cette année le centenaire de la naissance. La clarinette fait partie des instruments de prédilection de Françaix, qui a notamment composé un Concerto, un très original Quadruple concerto pour flûte, hautbois, clarinette, basson et orchestre ainsi qu’une pièce assez brève (une dizaine de minutes au plus) mais assez célèbre, Tema con Variazioni pour clarinette et orchestre. Le Double concerto pour flûte, clarinette et orchestre, œuvre tardive datant de 1991, témoigne d’une grande poésie. Dans le premier mouvement (Adagietto. Allegro moderato), les deux instruments solistes se livrent à de belles poursuites, ne recherchant jamais la technicité des traits comme un nouveau défi pour les instrumentistes mais insistant au contraire sur la dimension purement mélodique de l’œuvre. Le concerto est surtout remarquable par l’appel qui est fait à toute la gamme des instruments solistes, la clarinette en si bémol se voyant remplacée par une clarinette basse dans le troisième mouvement, la flûte étant elle-même supplantée par une flûte alto, les cordes s’épanouissant dans un climat printanier tout en contrastes.


Jeune compositeur né en 1978, Deniz Sever livre ici un Concerto pour flûte, clarinette, percussions et orchestre. Si les parties confiées aux deux instruments à vent sont assez classiques, les percussions sont, en revanche, très exposées: tambourin, caisse claire, cymbales, timbales... Toutes s’en donnent à cœur joie, le climat de la pièce mêlant adroitement tourbillons sonores et accents juifs ou tziganes (on pense à l’Ouverture sur des thèmes juifs de Prokofiev), la pulsation devenant de plus en plus psalmodique au fur et à mesure de l’œuvre.


Quant à la Suite Güzelleme (1973), due à la plume du compositeur Nevid Kodalli (1924-2009), il s’agit d’une musique assez banale, que l’on pourrait assez facilement entendre comme musique de film de cape et d’épée (on pense à quelque bande-son d’un opus d’André Hunebelle…), où flûte et clarinette ont les premiers rôles sans que ce ne soit pour autant un concerto. L’orchestre est parfois grandiloquent mais l’ensemble s’écoute avec une réelle curiosité.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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