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03/04/2012
Piotr Ilitch Tchaïkovski : Francesca da Rimini, opus 32 (transcription Ancelle) – Casse-noisette: Suite, opus 71a (transcription Economou)
Paul Pabst : Paraphrase de concert sur l’opéra «Eugène Onéguine» de Tchaïkovski, opus 81 (transcription Jaroszewski)

Ludmila Berlinskaia, Arthur Ancelle (pianos)
Enregistré au Temple Saint-Marcel, Paris (décembre 2011) – 56’
Saphir Productions LVC 1177 – Notice de présentation en français, anglais et russe





Professeure et élève, épouse et mari, fondateurs de l’association Berlinsky (dédiée notamment à «l’échange entre musiciens de différentes générations»), Ludmila Berlinskaia (née en 1960) et Arthur Ancelle (né en 1981) donnent naissance à leur premier disque en duo. On connaît davantage l’enseignante – fille du violoncelliste fondateur du quatuor Borodine, intime de Sviatoslav Richter, interprète remarquée de Chostakovitch (lire ici ou ici) – que son ancien étudiant, à dire vrai.


C’est pourtant ce dernier qui – dans ce disque respirant l’amour – se dévoile le plus... en se révélant fin transcripteur avec cette Francesca da Rimini de Tchaïkovski (la biographie du pianiste parisien mentionne d’autres transcriptions, parmi lesquelles un Apprenti Sorcier de Dukas qu’on serait curieux de découvrir). Cherchant à «mettre en valeur l’extraordinaire dynamique des tourbillons de l’enfer et les lignes entrecroisées des thèmes de l’héroïne», Arthur Ancelle signe une adaptation franchement enthousiasmante du chef-d’œuvre de Tchaïkovski. Fusionnel, le duo s’y plonge le cœur battant au rythme d’un chromatisme diabolique, au bord de l’asphyxie ou de l’étourdissement, alternant drames et passions sans temps mort. On oublie rapidement l’orchestration originale de la partition – n’est-ce pas le plus beau compliment qu’on puisse adresser à un transcripteur? – pour retrouver l’esprit de Dante tout le long de ces 22 minutes de grand piano.


Quel dommage que Casse-Noisette (dans l’adaptation réalisée par le regretté Nicolas Economou) ne bénéficie pas de la même réussite (une «Danse de la fée dragée» bien somnolente, un «Trepak» trop mollasson, une «Danse chinoise» un peu empesée, une «Valse des fleurs» qui ne décolle pas...)! L’investissement du duo Berlinskaia-Ancelle y est indéniable de professionnalisme, de délicatesse et de plaisir, mais le résultat est terne et l’osmose pianistique ne retrouve pas le naturel et l’évidence de la fantaisie symphonique d’après Dante. Ce disque – au packaging très réussi, mais malheureusement un peu bref (moins d’une heure de musique) – n’en reste pas moins un bel hommage aux amours tchaïkovskiennes, prolongé par une rareté: la Paraphrase de concert sur «Eugène Onéguine» de Paul Pabst (1854-1897) dans la transcription d’A. Jaroszewski. Ludmilla Berlinskaia et Arthur Ancelle s’y engagent, pendant près de 12 minutes, avec un véritable bonheur de jouer ensemble, jusqu’à l’exaltation du paroxysme final.


Le site d’Arthur Ancelle


Gilles d’Heyres

 

 

 

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