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02/15/2012
Dimitri Chostakovitch : Concertos pour piano n° 1, opus 35, et n° 2, opus 102 – Préludes, opus 34

Andrei Korobeinikov (piano), Mikhail Gaiduk (trompette), Sinfonia Lahti, Okko Kamu (direction)
Enregistré au Sibelius Hall, Lahti (26-28 mai 2011) – 78’08
Mirare MIR 155 (distribué par Harmonia mundi) – Notice de présentation en français, anglais et allemand





Sélectionné par la rédaction


Alors que son disque Scriabine avait davantage convaincu que son album Beethoven, Andrei Korobeinikov (né en 1986) démontre, en s’attaquant, toujours chez Mirare, à Chostakovitch, les affinités remarquables de son jeu franc et puissant avec le répertoire russe.


Lors d’un récital au Louvre en 2010, on formait le vœu, «face à la pauvreté de la discographie [de l’œuvre] (...), d’un enregistrement de l’ Opus 34 par l’interprète inspiré qu’en est Andrei Korobeinikov». La publication de ce disque ne déçoit pas: on tient ici une admirable version des Préludes (1933). L’œuvre – à ne surtout pas confondre avec les tardifs Préludes et Fugues (conçus presque vingt ans plus tard en hommage à Bach et beaucoup mieux servis par le disque) – est un kaléidoscope de vingt-quatre miniatures dont la courte durée n’empêche pas la profondeur et surtout l’unité. Comme en concert, l’interprétation de Korobeinikov dégage «une ironie plus mordante que grinçante – plus proche de Brecht que de Büchner –, les conduisant du côté de la fraîche insolence plutôt que vers la révolte existentielle». La virtuosité de certaines pièces est même soufflante. L’assurance de la frappe est partout impressionnante. La cohérence de l’interprétation saute aux oreilles. Bref, un premier choix.


Comme on pouvait s’y attendre, le Premier Concerto (1933) trouve, sous les doigts de Korobeinikov, sa juste voix. Ainsi que ConcertoNet le relevait en concert, l’interprète «réaffirme une solidité et un jeu conformes aux canons de l’école russe», mordant «avec appétit dans cette musique bigarrée» et sachant prendre le recul suffisant pour ne pas dénaturer le Lento (magnifié par la trompette bouchée de Mikhail Gaiduk, à la sonorité vraiment prenante). Dernière partition pour le piano écrite par Chostakovitch, le Second Concerto (1957) est à l’avenant. Certes, Frans C. Lemaire rappelle, dans la notice, que cette partition est «une œuvre simple et facile composée pour accompagner les études de piano de son fils Maxime». Plus déroutante que simple en vérité, tant il est difficile de reconnaître l’auteur du Huitième Quatuor ou de la Quatrième Symphonie dans le lyrisme chopinien de l’Andante, dont Korobeinikov développe le cantabile avec une sobriété bienvenue et une délicatesse touchante. Comme dans l’Opus 35, la direction tranchante et vive d’Okko Kamu grandit ces partitions attachantes auxquelles l’épatant Orchestre symphonique de Lahti apporte la vitalité et le souffle nécessaires.


Le site d’Andrei Korobeinikov


Gilles d’Heyres

 

 

 

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