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11/14/2011
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour violon, opus 35
Max Bruch : Concerto pour violon n° 1, opus 26

Nicola Benedetti (violon), Ceská filharmonie, Jakub Hrůsa (direction)
Enregistré à Prague (30 janvier-1er février 2010) – 60’24
Decca 476 4092 (distribué par Universal)





Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour violon, opus 35
Béla Bartók : Concerto pour violon n° 2, sz. 112

Valeriy Sokolov (violon), Tonhalle-Orchester Zürich, David Zinman (direction)
Enregistré à Zurich (29 octobre-2 novembre 2010) – 73’57
Virgin Classics 50999 642017 0 2





Erich Wolfgang Korngold : Concerto pour violon, opus 35
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour violon, opus 35

Laurent Korcia (violon), Orchestre philharmonique royal de Liège, Jean-Jacques Kantorow (direction)
Enregistré à Liège (juillet 2011) – 57’24
Naïve V 5280





Inépuisable Concerto pour violon (1878) de Tchaïkovski! D’importants éditeurs ont ainsi publié coup sur coup trois nouvelles versions qui ne se ressemblent guère, assorties de couplages d’une originalité, d’une générosité et d’un intérêt très différents.


Avec la benjamine de ce trio de solistes, Nicola Benedetti (née en 1987), on craint de voir arriver un énième produit commercial, un de ces premiers albums où l’aspect photogénique de l’interprète semble devoir l’emporter sur toute autre considération. Toutefois, renseignement pris, la violoniste écossaise, encore peu connue en France, n’en est pas du tout à son coup d’essai, car malgré son jeune âge, elle possède déjà plusieurs enregistrements à son actif chez Deutsche Grammophon. Se présentant désormais chez Decca (mais restant ainsi chez Universal), elle emporte la conviction avec un élan spontané mais pas du tout désordonné, un jeu idéalement lyrique et radieux, enflammant l’Orchestre philharmonique tchèque en parfaite entente avec le non moins jeune Jakub Hrůsa (né en 1981), chef principal du Philharmonia de Prague et futur directeur musical de l’Opéra royal danois.


Dans un très bref avant-propos, suivi d’une intéressante notice (en anglais, français et allemand) de Claire Delamarche, Valeriy Sokolov (né en 1986) ne sort pas de considérations consensuelles et passe-partout («Je suis certain que le musicien se sent privilégié en interprétant l’une et l’autre de ces œuvres, et je ne fais pas exception à la règle.») tout en commettant un malheureux lapsus («Le Deuxième Concerto pour violon de Tchaïkovski, comme celui de Bartók, se passent de présentation.») De fait, desservi par une prise de son assez lointaine, le violoniste ukrainien retient moins l’attention. Certes, la technique est sûre et l’accompagnement somptueusement travaillé de David Zinman et de sa Rolls zurichoise suscite à chaque instant l’admiration. Mais c’est aussi la limite de la démonstration: lisse, narcissique ou académique seraient sans doute autant de qualificatifs excessifs, mais l’ensemble manque indéniablement de saveur et de personnalité, hormis quelques incartades du soliste.


Le plus rapide des trois, Laurent Korcia (né en 1964) se montre tel qu’on le connaît, entier, à prendre ou à laisser, affirmant crânement sa subjectivité, avec ses excès, ses contrastes, ses portamenti vertigineux, sa générosité, sa manière de se mettre en danger, de solliciter et de dramatiser le texte parfois au-delà du raisonnable. Le violoniste français revendique d’ailleurs cette approche dans un «entretien croisé» avec le chef précédant une intéressante notice (en français et en anglais) d’André Lischke: «musique très passionnée, émouvante, "sur-sensible" [...] à la limite de l’hystérie». La direction dynamique de Jean-Jacques Kantorow est à l’unisson, mais il est dommage que l’orchestre liégeois soit relégué de façon assez compacte à l’arrière-plan d’un violon conquérant et envahissant.


Pour ce qui est des compléments, Benedetti a choisi l’incontournable Premier Concerto (1867) de Bruch, qu’elle aborde sans chichis ni chercher midi à quatorze heures, avec une intensité épique, un enthousiasme solaire, une énergie communicative et une sonorité toujours aussi superbe, confirmant en outre un excellent équilibre avec l’orchestre. Dans le Second Concerto (1938) de Bartók, Sokolov fait de nouveau valoir ses atouts, toujours soutenu par un Orchestre de la Tonhalle fidèle à sa réputation, mais le revers de la médaille, dans une vision aussi apollinienne, c’est un manque d’engagement qui tranche avec les références qui se sont imposées dans cette œuvre. Enfin, Korcia a opté pour un autre concerto en et un autre Opus 35: c’est même Tchaïkovski qui fait ici figure de complément, puisqu’il passe en seconde position dans l’ordre de déroulement des plages de son disque. Pourtant longtemps considéré avec une certaine condescendance, le Concerto (1945) de Korngold, à en juger par sa présence croissante au disque comme au concert, va finir par rejoindre le club des chevaux de bataille (Beethoven, Mendelssohn, Bruch, Brahms, Sibelius, Glazounov, Prokofiev, Chostakovitch, ...). Imprévisible, tour à tour bondissant et passionné, tendu à éclater et capricieux, l’archet du Français en fait un peu trop, mais cette musique peut en supporter encore plus que celle de Tchaïkovski, d’autant que l’orchestre, ici aussi, prend visiblement plaisir à le suivre.


Le site de Nicola Benedetti


Simon Corley

 

 

 

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