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11/02/2011
Antonio Soler : Fandango – Sonates n° 6, n° 15, n° 18, n° 21, n° 24, n° 27, n° 48, n° 84, n° 88, n° 90 et n° 117
Libero Mureddu : Soler delirium

Davide Cabassi (piano)
Enregistré au Bartók Studio, Bernareggio (6-8 avril 2008) – 69’43
Disque ColLegno 60012 – Notice bilingue (allemand et anglais) de Peter Cossé et Libero Mureddu





Antonio Francisco Soler, également connu sous le patronyme de Padre Soler, est un compositeur espagnol du XVIIIe siècle. Né en 1729, mort en 1783, il laisse derrière lui de très nombreuses œuvres pour le clavier qui ont été gravées notamment par Scott Ross, Bob Van Asperen et Gilbert Rowland, tantôt au clavecin, tantôt au piano, encore tout récemment par Bertrand Cuiller et Luis Fernando Pérez.


La célébrité de ce compositeur, dont le style fait immanquablement penser à Domenico Scarlatti (1685-1757), est notamment redevable à ce superbe Fandango dont on connaissait déjà maintes versions, dominées peut-être par la magnifique et endiablée prestation d’Andreas Staïer (Teldec). Cette danse espagnole a été l’objet de maintes appropriations musicales, que ce soit par Boccherini, par Gluck (dans son ballet Don Juan) ou, plus tard même, par Manuel de Falla (dans Le Tricorne). En l’espèce, le piano de Davide Cabassi s’anime de la plus belle manière, les appogiatures se font diaboliques, la main droite s’attarde, surprend, rêve pour mieux repartir: on est en Espagne, les robes aux couleurs chatoyantes virevoltent, le porrón laisse le vin couler à flots!


Les autres œuvres présentées dans ce disque sont des sonates qui, comme on l’a déjà dit, renvoient immédiatement à Scarlatti. Certaines se révèlent assez inodores (Quatre-vingt-huitième) mais d’autres, bien au contraire, frappent par leur fantaisie ou leur imagination: l’infinie délicatesse de la main droite dans ces traits aigus qui ornent la Quatre-vingt-dixième, le jeu entre une main gauche concentrée sur sa ligne et une main droite indépendante, plus folâtre, dans la Vingt-et-unième, la variation des climats dans la Dix-huitième, où la tonalité mineure s’agrémente de passages aux couleurs majeures plus péremptoires... En outre, au jeu des filiations ou des parentés, on aimera rapprocher la Quatre-vingt-quatrième du premier mouvement de la Sonate en do majeur de Baldassare Galuppi (1706-1785), de même que la Vingt-quatrième, dans la belle tonalité de mineur, renvoie à la si poignante Sonate K. 8 de Scarlatti.


Quelle que soit l’intention du compositeur, Davide Cabassi défend avec un très beau doigté et une grande variété d’émotions ces diverses sonates qui, pour certaines d’entre elles, sont presque de la trempe des plus belles de Scarlatti. On écoutera donc avec un vrai plaisir ce disque qui, à l’instar de gravures précédentes tout aussi recommandables, permet de sortir Soler de l’ombre.


Le dernier morceau proposé dans ce disque est dû au jeune compositeur italien Libero Mureddu (né à Milan en 1975). Celui-ci, pianiste de formation, a depuis longtemps fait ses preuves en tant que compositeur, notamment à l’Académie Sibelius d’Helsinki où il étudia la musique électronique avec Alessandro Melchiorre. La pièce présentée a connu plusieurs versions: c’est la première version, réalisée en quatre jours, qu’il nous est donné ici d’entendre, d’autres versions existant par ailleurs. Le mélange entre le son du piano issu de l’interprétation authentique de Davide Cabassi et la musique électronique est étonnant et, pour tout dire, peu séduisant. Finalement, il dessert plus qu’autre chose la musique de Soler et, si l’on souhaite garder une bonne image de ce compositeur, mieux vaut rapidement oublier cette tentative d’hommage.


Sébastien Gauthier

 

 

 

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