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11/02/2011
Joseph Haydn : Die wüste Insel, Hob. XXVIII : 9

Ulrike Hofbauer (Constanze), Barbara Kraus (Silvia), Christian Zenker (Fernando), Reinhard Mayr (Enrico), L’Orfeo Barockorchester, Michi Gaigg (direction)
Enregistré à la Anton Bruckner Privatuniversität, Linz (13-16 juillet 2009) – 78’10
Deutsche Harmonia Mundi 88697579852 (distribué par Sony) – Notice et traduction des textes chantés bilingues (anglais et allemand) de Christian Moritz-Bauer





L’œuvre de Joseph Haydn (1732-1809) est bien connue tant qu’on reste dans le domaine symphonique, de la musique de chambre ou des grands oratorios. En revanche, l’auteur lyrique reste peu fréquenté et les représentations de ses opéras sont rares non seulement parce qu’ils sont peu souvent montés mais, en outre, parce que ce sont toujours les mêmes que l’on peut éventuellement entendre, à commencer par le relativement célèbre Il mondo della Luna.


A bien des égards, cette version allemande de L’Ile déserte (L’isola disabitata) est donc la bienvenue, même si Antal Dorati, à la tête de l’Orchestre de chambre de Lausanne, en avait déjà laissé un bel enregistrement de la version italienne en juin 1993 (avec notamment Linda Zoghby, Luigi Alva et Renato Bruson) dans le cadre de son anthologie, somme toujours indépassée. Créé en décembre 1779, cet opéra en deux actes, basé sur un livret de l’indispensable Métastase, narre comment Constance, abandonnée par Fernando mais épaulée par sa sœur Silvia, se lamente sur son sort. C’est justement à ce moment précis que Fernando et son compagnon d’armes Enrico débarquent sur cette île où, capturés par des pirates plusieurs années auparavant, ils avaient été contraints d’abandonner Constance et Silvia. A la suite d’une erreur d’appréciation, Fernando pense que Constance s’est suicidée et décide d’en finir également. Heureusement, grâce notamment aux efforts de Silvia, les deux amants se retrouvent et décident de vivre ensemble leur hymen, de même pour Silvia qui file le parfait amour avec Enrico.


En dépit d’un livret assez mièvre, Haydn compose une musique plutôt agréable. D’emblée, l’Ouverture plante un beau décor: vive, contrastée, elle est presque le sommet de cette œuvre, Haydn développant là l’imagination dont il avait déjà su faire preuve dans ses symphonies. Les premières interventions vocales évoquent plus le singspiel que l’opéra en tant que tel; il faut attendre le premier air de Constance («Darf ich nicht mein Unglück klagen») pour que le chant fasse enfin son apparition. Ulrike Hofbauer témoigne à cette occasion une très belle voix, jeune et ferme, qui séduit dès la première note et traduit bien le désarroi de l’héroïne. Dans le rôle de la fidèle Silvia, Barbara Kraus s’avère encore plus convaincante peut-être: qu’elle chante seule (il faut en priorité écouter l’air «Im süssesten Taumel», l’humour de la partition se doublant d’une riche orchestration où priment bassons et flûtes, ainsi que le passage très mozartien «So wie ein Sturm entstehet» ou non (notamment son théâtral duo avec Enrico, rôle très bien tenu par Reinhard Mayr, «Wo ist Constanze?»), elle illumine l’équipe de chanteurs. Si, donc, Reinhard Mayr chante sa partie avec assurance (en dépit de quelques difficultés pour assurer sa voix au début de l’air «Wer auf dem Pfad der Ehre»), Christian Zenker incarne un très bon Fernando (l’air «Einsam hier», où l’humour instrumental du clavecin et du violon solo répondent parfaitement au propos déclamé) même si son rôle est parfois desservi par une partition parfois peu recherchée.


Car là est peut-être la grande déception de ce disque, qui n’est nullement imputable à la direction vive et attentionnée comme toujours de Michi Gaigg à la tête de son Orchestre baroque L’Orfeo: Haydn n’y déploie pas le génie auquel nous sommes tant habitués. La partition s’avère banale en plus d’une occasion, le final est classique (toutes les voix sont réunies pour célébrer l’issue joyeuse de cette aventure) et l’ensemble manque cruellement de surprises. On écoutera donc ce disque par curiosité plus que par véritable passion pour ce compositeur par ailleurs si fertile!


Le site de l’Orchestre baroque L’Orfeo
Le site d’Ulrike Hofbauer
Le site de Christian Zenker


Sébastien Gauthier

 

 

 

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