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10/18/2011
Toru Takemitsu : Distance de fée
Paul Hindemith : Sonate pour violon et piano n° 3 en mi
Leos Janácek : Sonate pour violon et piano
Valentin Silvestrov : Cinq pièces pour violon et piano

Duo Gazzana : Natascia Gazzana (violon), Raffaella Gazzana (piano)
Enregistré à l’Auditorio Radiotelevisione Svizzera, Lugano (1er-3 mars 2011) – 47’15
ECM New series 476 4428 (distribué par Universal) – Notice en anglais, allemand et italien





Il s’agit là du premier disque du duo italien Gazzana, formé de deux jeunes sœurs, Natascia au violon et Raffaella au piano. Le programme est assez éclectique avec l’objectif tout à fait compréhensible de montrer l’étendue de leur talent, mais finalement assez inégal et surtout anormalement compendieux (moins de cinquante minutes!).


Il débute par une courte pièce de jeunesse de Toru Takemitsu (1930-1996), Distance de fée (1951). Ceux qui ont du mal à saisir l’intérêt et l’originalité du compositeur japonais, cherchant le plus souvent son inspiration en pillant allégrement Debussy, seront confortés dans leur jugement: c’est, cette fois-ci, du Messiaen, sans son geste large et le souffle spirituel. L’interprétation ne grandit pas la partition, la violoniste étant souvent incertaine et le piano étant noyé dans un halo vaporeux assez irritant. L’autre œuvre de jeunesse qui suit, la Troisième Sonate (1935) en deux mouvements de Paul Hindemith (1895-1963), est comme il se doit inclassable mais le duo semble y être plus à son aise et mène avec une certaine vigueur un beau final. Le morceau de choix reste néanmoins la Sonate (1922) de Leos Janácek (1854-1928) mais les doutes sur le duo reprennent le dessus. L’œuvre n’est assurément pas facile. Elle est même troublante, complexe, et cache dans ses replis une émotion bouillonnante qu’il faut savoir exprimer tout en la contenant. Le duo Gazzana reste à la surface des choses, sans mystère, même s’il fait preuve d’un charme indéniable dans le Con moto du deuxième mouvement, et le piano est toujours noyé dans le brouillard... La référence Kremer/Argerich (DGG), constamment brûlante, est au total loin d’être détrônée.


On attend donc beaucoup du dernier ensemble de pièces signées en 2004 du compositeur ukrainien Valentin Silvestrov (né en 1937) et dédicacée justement à Gidon Kremer. Las: c’est une musique pour film hollywoodien; la sérénade irait ainsi fort bien en fond sonore d’une scène d’un film genre Out of Africa où deux personnages partageraient leur dernier dîner ensemble, à lumière d’une lampe à pétrole, sous la tente, au milieu des hautes herbes de la savane avant l’ultime séparation. C’est agréable mais indigent et totalement suranné. Le son du piano est assez beau mais la réverbération excessive pénalise encore une fois l'enregistrement.


Cela étant c’est un premier disque et l’on sent que le duo est prometteur. Un plus grand engagement et une maturité plus développée devraient ainsi nous réserver de bonnes surprises de sa part à l’avenir.


Le site du Duo Gazzana


Stéphane Guy

 

 

 

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