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08/30/2011
Johann Sebastian Bach : Motets «Komm, Jesu, komm» BWV 229, «Jesu, meine Freude» BWV 227, «Der Geist hilft unser Schwachheit auf» BWV 226, «Fürchte dich nicht, ich bin bei dir» BWV 228 et «Singet dem Herr ein neues Lied» BWV 225

La Petite Bande, Sigiswald Kuijken (violon et direction)
Enregistré à l’Academiezaal de Sint-Truiden, Belgique (22-23 décembre 2003) – 56’46
SACD Challenge Classics SACC72160 (distribué par Intégral) – Notice multilingue (anglais, allemand, néerlandais et français) de Sigiswald Kuijken et traduction des textes chantés





Johann Sebastian Bach : Motets «Singet dem Herr ein neues Lied» BWV 225, «Komm, Jesu, komm» BWV 229, «Jesu, meine Freude» BWV 227, «Lobet den Herrn, alle Heiden» BWV 230, «Fürchte dich nicht, ich bin bei dir» BWV 228 et «Der Geist hilft unser Schwachheit auf» BWV 226
Dorothee Mields, Zsuzsi Tóth, Maria Keohane (sopranos), Damien Guillon, Robin Blaze (contre-ténors), Thomas Hobbs, Hans Jörg Mammel (ténors), Peter Kooij, Stephan MacLeod (basses), Collegium Vocale de Gand, Philippe Herreweghe (direction)
Enregistré à la Jesus-Christus-Kirche de Berlin (28-30 janvier 2011) – 62’42
Phi LPH 002 (distribué par Harmonia mundi) – Notice multilingue (anglais, français, allemand et néerlandais) de Philippe Herreweghe et Peter Wollny, et traduction des textes chantés





Les grandes œuvres chorales de Johann Sebastian Bach (1685-1750) ainsi que la multiplicité des cantates qu’il a composées ne doivent pas masquer d’autres pièces de moindre ampleur, peut-être également moins connues, comme le sont ses Motets. Composés entre 1723 (pour le BWV 227, bien que les circonstances de son élaboration soient très largement méconnues et que l’essentiel du travail effectué sur la partition soit plus tardif) et les années 1730 (bien que composé dès la première moitié des années 1720, le Komm, Jesu, komm a vraisemblablement été remanié vers 1735), ces Motets offrent une vision assez intimiste de l’œuvre chorale de Bach. Sans exubérance ni toujours grande recherche dans l’accompagnement orchestral, ces pièces sont remarquables par leur expressivité, ce qui nécessite le recours à des voix rompues à ce répertoire, guidées par un chef qui sait où les faire respirer pour que le discours relate tel ou tel épisode biblique avec le plus d’authenticité possible.


Evidemment, le résultat ne peut qu’être convaincant lorsqu’il s’agit de confronter Philippe Herreweghe et Sigiswald Kuijken. Pourtant, que de différences en termes d’options d’interprétation! Alors que Herreweghe, qui avait déjà signé une superbe version de ces Motets (enregistrement paru chez Harmonia Mundi), choisit une approche très riche et relativement solennelle, Kuijken opte une fois encore pour le parti pris de ne confier chaque partie qu’à un seul chanteur, préférant une appréhension plus intimiste de chaque motet. La comparaison est donc passionnante de bout en bout.


Dans le Motet BWV 225 («Chantez au Seigneur un chant nouveau»), les chanteurs font preuve d’un grand entrain, l’atmosphère générale étant marquée par la magnifique souplesse des voix; jouant très habilement sur les contrastes de nuances, Herreweghe et les siens privilégient la douceur extrême du chant, les solistes étant tous des interprètes du plus haut niveau. Pour sa part, Kuijken insiste davantage sur la profondeur du son (le rôle des basses étant fondamental dans cet enregistrement), livrant par exemple un superbe choral «Wie sich ein Vater erbarmet». Dans le célèbre Komm, Jesu, komm, le Collegium Vocale frappe par la grande simplicité et la tout aussi frappante pureté des voix, l’élan conféré à l’ensemble étant prenant de la première à la dernière note. De leur côté, les chanteurs de la Petite Bande se glissent dans un climat beaucoup plus austère que chez Herreweghe (l’entrée de l’orgue dans la première partie du motet, «Komm, Jesu, komm», est extrêmement révélatrice); Sigiswald Kuijken insiste davantage semble-t-il sur le climat proprement religieux de ce motet, la rythmique psalmodique étant ainsi plus marquée que chez son confrère flamand dans le passage «Du bist der rechte Weg».


Dans le très connu «Jesu, meine Freude», à la mélodie si enivrante qui apparaît dès le premier chœur, Philippe Herreweghe séduit immédiatement, aidé il est vrai par des voix magnifiques (encore une fois, quelle équipe de chanteurs ici réunie!). Mais c’est pourtant Kuijken qui attire davantage l’attention. Ainsi, dans le passage «Unter deinen Schirme», le choral est d’une rare beauté, servi par la très grande souplesse des voix et soutenu dans l’orchestre par des basses importantes sans pour autant être intrusives. Quant au passage «So nun der Geist», on notera l’admirable progression d’un discours qui avance sans cesse, rendant ainsi les césures et les arrêts soudains encore plus frappants et séduisants, le choral «Weicht, ihr Trauergeister» concluant l’œuvre sur une note totalement apaisée. Dans le Motet BWV 228 («N’aie pas peur, je suis à tes côtés»), c’est la tendance inverse qui se profile: Philippe Herreweghe, servi par un orchestre supérieur à celui de la Petite Bande, est plus convaincant, les voix manquant par ailleurs de souplesse chez Kuijken dans la succession d’attaques qui caractérise le passage «Fürchte dich nicht, ich bin bei dir».


Faire un choix définitif entre ces deux versions s’avère donc assez difficile. L’option consiste peut-être à acheter les deux, Philippe Herreweghe privilégiant donc la richesse des couleurs sur le discours et le message délivré, contrairement à Sigiswald Kuijken. De là à dire que le premier préfère une approche catholique alors que le second adopte une posture plus protestante : à chacun de se faire sa propre opinion...


Le site de Zsuzsi Tóth
Le site de Damien Guillon
Le site de Thomas Hobbs
Le site de Hans Jörg Mammel
Le site de La Petite Bande
Le site du Collegium Vocale de Gand


Sébastien Gauthier

 

 

 

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