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07/14/2011
Francis Poulenc : Huit Nocturnes – Trois Novelettes – Presto – Trois Mouvements perpétuels – Pastorale, Toccata & Hymne – Quinze Improvisations – Pastourelle.
Danielle Laval (piano)
Enregistré au Palais des Congrès de Paris, Studio A (2010) – 72’
Lontano 268301 (distribué par Intégral)
Danielle Laval n’a jamais hésité à mettre ses moyens techniques conséquents au service de répertoires du XXe siècle moins « sérieux » que d’habitude, de Gershwin à Nino Rota. Et on lui sait gré de traiter toujours ces musiques plus accessibles avec le même tact et le même goût qu’elle pourrait mettre ailleurs au service de l’œuvre d’un Ravel ou d’un Fauré.
Cette fois c’est Francis Poulenc que Danielle Laval met à l’honneur, musicien à la fois bien intégré dans notre héritage habituel et pourtant, surtout dans ce répertoire pour piano seul, qui reste encore à la marge. Ce ne sont pas là des pièces que l’on rencontre souvent dans les récitals, peut-être parce qu’elles sont pour la plupart trop courtes et qu’elles ne supportent pas toujours bien l’épreuve de la juxtaposition, les tics d’écriture harmonique de Poulenc prenant parfois un tour un peu répétitif. Somme toute ce sont de parfaits bis davantage que des pièces de résistance et leur consacrer un disque tout entier constitue une gageure.
Cet enregistrement, qui n'est pas une intégrale de l’œuvre pianistique de Poulenc mais ne fait l’impasse sur aucune pièce importante, relève impeccablement le défi. On y apprécie à la fois la maîtrise du sujet, car en dépit de leur caractère évident à l’écoute ces pièces recèlent de redoutables difficultés digitales, surtout quand il faut les résoudre en préservant la fluidité du discours (en particulier quelques uns des Nocturnes exigent de très grandes mains et une belle indépendance des doigts…), et puis aussi une certaine décontraction, un art de ne pas se prendre trop au sérieux qui sont en phase exacte avec ce répertoire particulier. Danielle Laval paraît moins abrupte que Poulenc lui-même au piano (interprète passionnant mais très expéditif voire sec) et en même temps moins apprêtée que certains pianistes plus jeunes (Tharaud, Le Sage), qui ont détaillé ce répertoire avec des subtilités chopiniennes merveilleuses mais pas forcément indispensables.
Un CD réalisé avec des moyens limités (présentation spartiate, sans aucun texte d’accompagnement) mais foncièrement agréable et sincère, regorgeant de musiques bien écrites à écouter en toute simplicité. De surcroît l’enregistrement possède d’évidentes qualités techniques, avec un instrument bien cadré et de belles réserves de dynamique. Chaleureusement recommandé.
Laurent Barthel
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