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06/04/2011
Jean Absil : Trois Impromptus, opus 10 – Sonatine, opus 27 – Marines, opus 36 – Cinq Bagatelles, opus 61 – Grande Suite, opus 62 – Hommage à Schumann, opus 67 – Esquisses sur les sept péchés capitaux, opus 83 – Echecs, opus 96 – Danses bulgares, opus 102 – Deuxième Grande suite, opus 110 – Sonatine, opus 125
Daniel Blumenthal (piano)
Enregistré au Conservatoire de Bruxelles (novembre 2009-mars 2010) – 115’21
Un double album Fuga Libera FUG575 (distribué par Outhere)





Fuga Libera porte haut la bannière de la musique belge : ce label du dynamique groupe Outhere ajoute Jean Absil (1893-1974) à son catalogue. Ce natif de Bonsecours, qui a étudié puis enseigné au Conservatoire royal de Bruxelles, compte parmi ses compositeurs ayant bénéficié de leur temps de suffisamment d’estime pour gravir les échelons et occuper divers postes relativement importants (directeur de l’Académie de musique d’Etterbeek, professeur à la Chapelle musicale Reine Elisabeth, président à l’Académie royale de Belgique, président-directeur général de la SABAM) alors que leur musique se fait rare, même dans leur pays natal.


Il a suivi de près la vie musicale belge entre les deux guerres, vitrine des nouvelles esthétiques, au point d’écrire sur le sujet (Les Postulats de la musique contemporaine, 1937). Propager la musique de son temps fut pour lui comme un devoir moral. La sélection de pièces pour piano regroupée sur ce double album illustre l’influence des tendances modernes dans son langage, plutôt consonant, à la fois rigoureux, inventif et structuré avec clarté. Il s’agit de quelques cahiers présentés dans l’ordre chronologique de la composition et comportant entre trois et sept pièces relativement courtes – la plus longue n’excède pas cinq minutes – mais toutes composées avec un métier accompli. Par exemple, les Marines (1939-1940), aux effets sonores avancés, et la Grande Suite témoignent d’une ambition élevée tandis que la Sonatine de 1937 mériterait de figurer dans ce qu’il est convenu d’appeler le grand répertoire. S’il s’est attaché à élargir les possibilités de l’instrument, le compositeur ne tourne pas pour autant le dos à la musique du passé comme l’illustrent les divertissantes Cinq Bagatelles (1944), dans l’esprit de la suite française, l’Hommage à Schumann (1946), la Deuxième Grande suite, sous titrée Hommage à Chopin (1962) ou encore la Sonatine (1966) qui évoque Diabelli et Clementi. Les Danses bulgares (1959) traduisent quant à elles un intérêt pour la musique populaire.


Daniel Blumenthal mène un projet sur le compositeur au Koninklijk Conservatorium de Bruxelles. Le pianiste américain, qui y enseigne, a effectué une recherche sourcilleuse et pertinente, pour reprendre les termes employés dans la notice, à partir de différentes sources. Inutile sans doute de préciser que l’interprétation est à la hauteur de l’enjeu. Rédigé en français, néerlandais et anglais, un excellent texte de présentation achève de rendre cette publication indispensable pour les amateurs de piano et de musique belge.


Le site de Daniel Blumenthal


Sébastien Foucart

 

 

 

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