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12/01/1999
Hanns Eisler : Oeuvres orchestrales, Musique vocale symphonique, Choeurs, Chansons populaires, Oeuvres pour piano, Musique de chambre, Lieder et cantates d’exil, Enregistrements d’Irmgard Arnold, Mélodies
Berlin Classics 90006 AD 210 (14 CD), enregistrés en 1931 et 1987

Le compositeur Hanns Eisler est aussi attachant que son personnage. Compositeur engagé, il quitte l’Allemagne et émigre aux Etats-Unis en 1936, à une époque où elle sent sérieusement le souffre. Musicien « prolétaire », engagé politiquement, il n’a eu de cesse de vouloir écrire une musique populaire, au sens où Jean Vilar parlera de théâtre populaire. Le public qu’il visait n’a jamais été celui, « bourgeois », des salles de concert, mais le public populaire touché par les nouveaux médias de masse. Son chemin, logiquement, croise celui de Brecht, qui lui écrit des textes pour ses cantates, et avec qui il écrira un célèbre petit livre sur la musique de film. Comme lui, Eisler s’installera à Berlin Est à son retour d’Europe, en 1948. Il deviendra même le compositeur de l’hymne est-allemand. Né à Leipzig en 1898, Hanns Eisler a été l’élève de Schönberg et de Webern, ce qui ne le prédestinait pas à une art franchement populaire. Très attaché à Schönberg, une partie importante de sa musique restera fidèle au dodécaphonisme, qu’il utilisera sans dogmatisme et avec une totale musicalité. Ecrite pour la scène ou pour l’art de masse par excellence : le cinéma, lorsqu’elle n’est pas destinée aux activités du Parti Communiste, la musique d’Eisler est la preuve vivante que la musicalité est indépendante du langage musical. Il est mort en 1962.

Le coffret de 14 CD proposé par Berlin Classics rassemble une somme considérable de son oeuvre musicale, dans des enregistrements est-allemands historiques, dirigés pour l’essentiel par Max Pommer, mais laissant également des témoignages de grands musiciens, de Günter Herbig à Eisler lui-même. L’oeuvre comporte une part conséquente de chansons et d’oeuvres chorales. La musique doit là encore servir l’union socialiste. Quoique n’étant pas pour lui une priorité, sa musique pour piano et sa musique de chambre est conséquente, et souvent très belle ; toutes deux datent de ses années de jeunesse et de ses années américaines. Ses musiques orchestrales, qui reprennent généralement ses musiques de scène ou de film en suite, sont d’une énergie qui emporte immédiatement l’adhésion et qui n’empêche pas un véritable raffinement. Elles sont souvent édifiantes et très descriptives. On trouve une invention teintée de jazz par ici, une suite dodécaphoniqe par là ; des partitions pleines de fraîcheur et d’amabibilité côtoient des fresques un peu lourdes comme la Symphonie allemande pour solistes, récitants, choeur et orchestre. Quoi qu’il en soit, Eisler a toujours eu le goût de l’expérimentation, essayant inlassablement d’atteindre la simplicité, sans renoncer à l’originalité et à la virtuosité de l’écriture. Tout n’est pas génial, mais il reste véritablement beaucoup de beautés dans cette entreprise.

Signalons à ceux qui ne se font pas une idée trop restrictive du « répertoire » que ce coffret au programme copieux est vendu autour de 350 francs, idée « socialiste » cohérente avec son projet, et qui n’enlève rien à son attrait !



Stéphan Vincent-Lancrin

 

 

 

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