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05/03/2011
Charles Gounod : Requiem en ut majeur – Messe chorale en sol mineur
Charlotte Müller-Perrier (soprano), Valérie Bonnard (alto), Christophe Einhorn (ténor), Christian Immler (basse), Ensemble Vocal et Instrumental de Lausanne, Michel Corboz (direction)
Enregistré à la Ferme de Villefavard (août 2010) – 63’
Mirare MIR 129 (disitribué par Harmonia mundi) – Notice trilingue, textes quadrilingues.





On connaît bien, de Gounod, la Messe de sainte Cécile, gravée par un Igor Markevitch ou un Georges Prêtre, l’oratorio Mors et Vita, ressuscité par Michel Plasson. Mais le Requiem en ut majeur, sa quatrième Messe des morts, composé à la mémoire de son petit-fils ? Requiem pour lui-même aussi, qui s’éteignit quelques mois après l’avoir achevé. Profondément croyant, il y était si attaché à qu’il en confia cinq versions à Henri Büsser, pour compléter l’original avec grand orchestre ; il fut d’ailleurs « frappé de congestion » en le jouant au piano, trois jours avant sa mort. Michel Corboz en a choisi une assez inattendue, où un quintette à cordes, une harpe et un orgue accompagnent les quatre solistes. A bientôt quatre-vingts ans, Michel Corboz n’a perdu ni son enthousiasme ni sa ferveur, qui n’est jamais fadeur, dirigeant un chœur toujours remarquable d’homogénéité, dont les voix expriment aussi bien l’effroi que l’espoir. Il y a en effet de la puissance dans cette musique, nonobstant la modestie de l’effectif. Parfaits solistes également, dont la sobriété convient parfaitement ici.


Qui connaît, de même, la Messe chorale en sol mineur de 1888 « sur l’intonation de la liturgie catholique », inscrite dans le mouvement de retour au grégorien et à Palestrina, d’une économie de moyens frisant parfois l’ascétisme ? Seuls un orgue d’accompagnement et un grand orgue soutiennent les voix, à l’origine ceux de la cathédrale de Reims, où l’œuvre fut créée dans le cadre des cérémonies de béatification de Jean-Baptiste de la Salle. Un défi pour le chœur que cette partition intimiste malgré certaines explosions comme les « Amen » du Gloria et du Credo : l’ensemble lausannois le relève avec un zèle inspiré, sous la direction concentrée et lumineuse, attendrie ou jubilatoire d’un maître toujours aussi curieux d’inédit. Pour découvrir un autre Gounod, si différent de celui des opéras.


Didier van Moere

 

 

 

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