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01/23/2011
César Franck : Sonate pour violon et piano
Edvard Grieg : Sonate pour violon et piano n° 2, opus 13
Leos Janácek : Sonate pour violon et piano

Vadim Repin (violon), Nikolai Lugansky (piano)
Enregistré au studio Teldex, Berlin (juillet 2010) – 69’39
Deutsche Grammophon 477 8794 (distribué par Universal) – Notice de présentation en français, anglais et allemand





Pour leur première association sous étiquette jaune, le violoniste Vadim Repin (né en 1971) et le pianiste Nikolai Lugansky (né en 1972), en retenant trois sonates sans relation particulièrement évidente entre elles, perpétuent la tradition des duos de prestige dont les grands artistes russes ont toujours été coutumiers. Avec la Sonate (1914/1922) de Janácek, on apprécie d’emblée le tranchant du geste de chaque soliste, dès un Con moto d’esprit moins tchèque que slave. L’ensemble est assez épatant de pulsation et d’harmonie entre instrumentistes. D’une impressionnante précision, le coup d’archet n’est jamais pris en défaut d’un dérapage ou d’un grincement de corde. Pourtant, l’Adagio diffuse comme une force sans fragilité, alors que la Ballada et l’Allegretto sont un peu anonymes de style, manquant d’arrière-pensées ou d’angoisses sous-jacentes. Soulignons, au demeurant, que le sous-titre choisi par Shirley Apthorp pour la notice de l’album – «Vadim Repin et Nikolai Lugansky jouent des sonates romantiques» – colle bien mal à cette œuvre qui a toute sa place dans le XXe siècle musical.


L’appellation de sonate «romantique» convient mieux à la Deuxième sonate (1867) de Grieg. Le Lento doloroso – Allegro vivace bénéficie de belles dynamiques, presque brutales par moments, mais débordantes d’intensité passionnée, alors que l’Allegro animato exalte des rythmes dansants qui doivent beaucoup à l’infaillibilité du Guarneri del Gesù (le «Bonjour» de 1743) joué par Vadim Repin. La grande vivacité du toucher de Nikolai Lugansky permet, quant à elle, d’unifier l’Allegretto tranquillo – un mouvement pas évident à magnifier et qu’on écoute ici sans impatience ni ennui, quoique sans émotion particulière (l’œuvre n’étant pas – il est vrai – du très grand Grieg).


Tel n’est pas le cas de la dernière partition – qui constitue, elle, du très grand César Franck. Dans la Sonate en la majeur (1886), Vadim Repin réunit, par sa longueur d’archet, l’intensité brûlante de son poignet et l’équilibre de son interprétation («le goût musical est quelque chose de très important pour moi – trouver le juste milieu entre le trop et le trop peu, avoir une idée claire de l’architecture musicale d’une œuvre»), les qualités contradictoires que demande une œuvre très fréquentée mais toujours aussi redoutable. De son côté, Nikolai Lugansky ne néglige aucune note (même dans l’emballement – impeccable – de l’Allegro), le piano ne se laissant jamais dominer par un violon pourtant intense et conquérant... jusqu’au climax de l’Allegretto poco mosso, explosant avec une perfection dans la coloration des nuances qui laisse admiratif.


Comme le dit Nikolai Lugansky dans la notice, «il y a des centaines d’enregistrements de tout. On ne fait pas un enregistrement simplement pour être différent. C’est un documentaire sur deux personnes qui jouent ensemble et aiment cette musique». Ainsi reçoit-on ce fort beau disque: comme le témoignage de deux artistes en pleine possession de leurs moyens, laissant une gravure limpide et incontestable d’œuvres souvent enregistrées. Un album qui ne s’impose peut-être pas pour le discophile aguerri, mais qui est de premier choix pour celui qui ne connaîtrait pas ces partitions.


Le site de l’album
Le site de Vadim Repin


Gilles d’Heyres

 

 

 

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