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01/12/2011 Dimitri Chostakovitch : Symphonies n° 1, opus 10, et n° 15, opus 141
Orchestre du Théâtre Mariinsky, Valery Gergiev (direction)
Enregistré à Saint-Pétersbourg (18, 20 et 25 juillet 2008) – 75’52
SACD hybride Mariinsky MAR0502 (distribué par Harmonia mundi)
![](http://img651.imageshack.us/img651/7622/chostakovitchgergiev115.jpg)
Après un très inégal cycle Mahler chez LSO Live, Valery Gergiev se lance avec son autre orchestre dans une intégrale Chostakovitch qui s’annonce sous de meilleurs auspices, à en juger par ce premier volume, associant l’alpha et l’oméga du corpus symphonique du compositeur russe dont la notice (en russe, anglais, français et allemand) s’ingénie non sans habileté à déceler les caractéristiques communes.
La Première (1926) fut non seulement un coup d’essai transformé en coup de maître par un compositeur tout juste âgé de dix-neuf ans, mais surtout l’expression d’une voix déjà très personnelle. Gergiev en fait toutefois ressortir ce qui la rattache non seulement à l’atmosphère bouillonnante des années 1920 mais aussi en quoi elle s’inscrit dans la continuité de l’histoire de la musique russe, avec un esprit tour à tour ludique, maléfique et fantastique apparenté à Rimski, à Prokofiev ou au premier Stravinski.
Dans l’ultime et énigmatique Quinzième (1971), l’Orchestre du Mariinsky apparaît tout aussi excellent, la baguette tout aussi acérée, l’interprétation tout aussi adéquate: truculence et majesté des cuivres, cliquetis macabres, éclairs sur l’au-delà, sans verser dans le grand guignol, Gergiev réussit ce difficile alliage d’ironie et d’adieu au monde, de citations composites et de décantation spirituelle.
Simon Corley
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