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01/10/2011
Guillaume Lekeu : Molto adagio – Quatuor à cordes – Méditation – Menuet
Quatuor Debussy: Christophe Collette, Doriant Lamotte (violon), Vincent Deprecq (alto), Alain Brunier (violoncelle)
Enregistré au Temple des Terreaux, Lyon (mars 2010) – 63’31
Timpani 1C1182 (distribué par Naïve)





Né en 1870 dans la commune de Verviers (comme Henri Vieuxtemps), Guillaume Lekeu entre au catalogue de Timpani presque en même temps que Hyacinthe Jadin (voir ici), tous deux fauchés à vingt-quatre ans, le premier de la fièvre typhoïde, le second de la tuberculose. Bénéficiant d’un excellent texte de présentation de Jacques Tchamkerten joliment intitulé «L’ange joyeux des spleens», ce disque réunit ses œuvres pour quatuor à cordes composées en 1887 et 1888, soit avant que le jeune homme ait obtenu en 1891 le deuxième second grand prix (sic) de Rome de Belgique – à ne pas confondre avec celui de l’Institut de France – et, surtout, quelques mois avant que César Franck accepte de le prendre sous son aile. A la mort de ce dernier, Vincent d’Indy prendra le relais. Deux maîtres prestigieux pour celui qui possédait déjà un solide et surprenant métier de compositeur, acquis quasiment en autodidacte – dédicataire du bref et anecdotique Menuet, Octave Grisard, également Verviétois, lui prodigua néanmoins des cours d’harmonie.


D’une durée de plus de trente minutes, le Quatuor à cordes constitue peut-être l’ouvrage le plus intéressant du programme, du moins celui qui recèle le plus de promesses. Beethoven apparaît en filigrane (six mouvements comme l’Opus 130, Final influencé par le maître de Bonn) mais, bien que le propos tende à se disperser, bien des pages témoignent d’invention et de personnalité, comme le Capriccio, avec ce thème inoubliable confié au violoncelle, ou la Romance, emplie d’émotion. Fondé à Lyon en 1990 et défenseur de répertoires rares (voir ici et ici), le Quatuor Debussy rend de façon convaincante cette musique secrète et de bon goût. La sonorité manque ponctuellement de finesse et les lignes de rondeurs, mais la maîtrise instrumentale et la justesse du style ne suscitent aucune réserve. Composé avant l’Adagio pour orchestre à cordes, le Molto Adagio, sempre cantate dolorosans doute la plus belle page pour quatuor» du compositeur selon l’auteur de la notice) et la Méditation illustrent un penchant pour les couleurs sombres, la mélancolie, la souffrance et le recueillement, un paradoxe puisque Lekeu offrait manifestement de lui l’image d’un jeune homme drôle et facétieux. Un disque recommandable pour prendre conscience que la Belgique a précocement perdu un immense compositeur en devenir, qui aurait sans doute gagné en concision avec le temps.


Le site du Quatuor Debussy


Sébastien Foucart

 

 

 

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