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01/08/2011
Johann Sebastian Bach : Concerto italien, BWV 971 (transcription Andreas N. Tarkmann) – Sonate pour flûte, BWV 1031: Sicilienne – Suite pour orchestre n° 2, BWV 1067: Polonaise et Badinerie – Concerto en sol mineur, BWV 1056 – Cantate BWV 209 «Non sa che sia dolore»: Sinfonia – Concerto pour flûte en ut majeur, d’après la Sonate pour flûte BWV 1032 (transcription Wilhelm Mohr) – Bist Du bei Mir (extrait du Petit Livre d’Anna Magdalena Bach), BWV 508 – Willst Du Dein Herz mir schenken, extrait du Petit Livre d’Anna Magdalena Bach, BWV 518 (transcription Andreas N. Tarkmann) – Weihnachtsoratorium, BWV 248: «Nur ein Wink von seinen Händen» (extrait de la cantate n° 6) – Matthäus-Passion, BWV 244 : «Erbarme dich» (arrangement Magali Mosnier)

Magali Mosnier (flûte), Stuttgarter Kammerorchester, Michael Hofstetter (direction)
Enregistré à la Liederkranzhalle, Stuttgart (3, 4 et 6 juillet 2009) – 61’38
Sony Classical 88697527002 – Notice bilingue (allemand et français) de Jürgen Hartmann





Comment résister à Magali Mosnier? Comment résister à cette charmante jeune femme aux faux airs d’Audrey Hepburn, aux grands yeux pétillants, qui arbore immanquablement un large sourire lorsqu’elle gagne sa place de flûtiste solo (qu’elle occupe depuis 2003) dans les rangs de l’Orchestre philharmonique de Radio-France? Car c’est bien au sein de cette phalange qu’on a le plus souvent l’occasion d’admirer ses incroyables talents de musicienne, soit qu’elle interprète en soliste un concerto de Mozart), soit qu’elle fasse partie des musiciens de l’orchestre tout particulièrement sollicités par telle ou telle œuvre de Stravinsky ou de Richard Strauss). Après deux disques consacrés à la musique française (le premier à Vincent d’Indy, le second à des compositeurs aussi différents que Camille Saint-Saëns ou Jacques Ibert), voici son troisième opus en tant que soliste, consacré cette fois-ci à Johann Sebastian Bach (1685-1750). Malheureusement, autant les deux premiers étaient convaincants, autant celui-ci fait avant tout figure de simple produit commercial dans le plus mauvais sens du terme.


Contrairement à nombre de compositeurs des époque baroque ou préclassique (Vivaldi, Telemann, Händel, Fasch, Quantz…), Johann Sebastian Bach n’a pas eu de forte accointance avec la flûte en tant qu’instrument soliste au sein d’un concerto même s’il l’a utilisée à maintes occasions dans ses œuvres sacrées (on pense naturellement au Magnificat, à la Messe en si mineur ou à certaines cantates comme la superbe Cantate BWV 125 «Mit Fried und Freud»), dans certaines pièces orchestrales (les Concertos brandebourgeois n° 4 et 5) ou dans plusieurs pièces de musique de chambre (on compte ainsi plusieurs sonates pour une ou deux flûtes, accompagnées d’une basse continue). Telle est la raison pour laquelle plusieurs disques ont été l’occasion de transcrire pour la flûte des œuvres qui ne lui étaient pourtant pas originellement dévolues.


Le présent disque ne faillit pas à cette tradition puisqu’il débute par une adaptation, pour flûte et orchestre, du célèbre Concerto italien, pièce dont la notoriété lui a d’ailleurs valu d’être transcrite aussi bien pour la flûte que pour le violon ou, même, le saxophone... Il en va également pour la non moins connue Sicilienne de la Sonate BWV 1031, jouée aussi bien par Jacques Loussier dans une perspective jazzy que par le hautboïste Hansjörg Schellenberger, soliste du Philharmonique de Berlin. Dans ces deux œuvres, Magali Mosnier fait certes preuve d’une très grande délicatesse, ne cherchant pas à encombrer la mélodie de fioritures de son cru qui n’auraient pour effet que de troubler la partition existante. Même si l’accompagnement orchestral est tout à fait honnête, on a néanmoins quelque difficulté à apprécier son manque de relief évident et, plus largement, une esthétique classique que nos oreilles, habituées désormais aux sons plus râpeux des instruments d’époque et à un esprit plus imaginatif, ont fini par oublier.


Les deux extraits de la Suite pour orchestre BWV 1067 poursuivent cette approche qui, là, déçoit franchement tant le discours s’avère plat et tranquille: où est la fantaisie? Où est la brillance? Pas ici en tout cas... Le Concerto pour flûte en ut majeur n’a pas beaucoup plus d’atouts, desservi en outre par un micro beaucoup trop rapproché de la soliste, qui nous donne ainsi à entendre chacune de ses inspirations: ce n’était peut-être pas nécessaire. La plupart des autres œuvres sont également trop lisses et, surtout, posent la question de l’utilité même d’une transcription pour flûte et orchestre: la Passion selon saint Matthieu et l’Oratorio de Noël ne se suffisent-ils pas à eux-mêmes pour qu’il soit par exemple nécessaire de remplacer l’alto dans l’air magnifique «Erbarme dich mein Gott» (seconde partie de la Passion) par une flûte?


A choisir, on préfère donc largement écouter Magali Mosnier dans un répertoire spécifiquement écrit pour son instrument ou, mieux encore, lors de ses interventions au sein du Philharmonique de Radio-France. Là au moins, elle fait preuve d’une véritable authenticité sans se laisser enfermer dans un climat convenu et compassé que l’on cherche justement à fuir.


Le site de l’Orchestre de chambre de Stuttgart


Sébastien Gauthier

 

 

 

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