Back
01/04/2011 Johann Sebastian Bach : Sonate pour violon n° 2, BWV 1003
Béla Bartók : Sonate pour violon, sz. 117
Eugène Ysaÿe : Sonate pour violon n° 4, opus 27 n° 4
Georges-Emmanuel Schneider (violon)
Enregistré au couvent de Höglwörth (juillet 2010) – 62’37
Classic Concert records CCR62072 (distribué par Intégral) – Notice, de l’interprète, en français, allemand et anglais
Le disque, enregistré par un jeune violoniste suisse né en 1980, Georges-Emmanuel Schneider, présente un programme parfaitement cohérent réunissant trois sonates pour violon seul dont deux s’inscrivent dans l’héritage de la première et celui de Bach, au total trois œuvres particulièrement exigeantes.
L’interprète n’est en rien un grimaud mais l’ensemble paraît marqué par une certaine verdeur. Cela est frappant dans la Deuxième Sonate (1720) de Bach (1685-1750). Le jeu est très articulé sans doute mais le Grave est assez chlorotique, la Fugue est d’une froide élégance tandis que l’Andante est plutôt poussif et l’Allegro final est d’une prudence manquant totalement de souplesse. L’archet est lourd, écrase les cordes, et le style est dénué de toute spiritualité.
Schneider paraît plus à l’aise avec la Sonate (1944) de Béla Bartók (1881-1945), composée à la fin de sa vie à la demande de Yehudi Menuhin, puisant son inspiration autant dans l’œuvre du Cantor, sans pourtant vraie congruence avec elle, que dans les musiques populaires de l’Europe de l’Est, dans une vision extraordinairement renouvelée du genre de la sonate pour violon, les titres seuls des pièces Tempo di ciaccona et Fuga constituant finalement l’hommage à Bach. Mais si l’interprète se joue des difficultés techniques de la sonate, absolument redoutables, sa lecture n’en demeure pas moins toujours assez prosaïque et l’enregistrement pâtit d’une prise de son vraiment trop réverbérée. Ce n’est pourtant pas une œuvre d’église.
La présence enfin d’une sonate d’Eugène Ysaÿe (1858-1931), la Quatrième (1924), est à nouveau réconfortante, après plusieurs gravures récentes de son cycle de sonates pour violon seul par d’autres jeunes artistes (voir ici), tant l’œuvre du violoniste belge est d’une inventivité constante. Le jeune Suisse ne démérite pas, loin de là. Le son n’a pas la pureté et l’élégance de celui produit par le violon de Frank Peter Zimmermann (EMI Classics). Les pizzicatos de la Sarabande se télescopent ainsi quelque peu. La vision n’est pourtant pas ébouriffante comme celle de Rachel Kolly d’Alba (Warner), qui bouscule tout de même fortement la partition, mais il y a là un travail scrupuleux tout à fait remarquable. Les phrasés et les tempos sont ainsi soignés mais l’imagination ne paraît guère être au rendez-vous alors que la sonate fut dédiée à un prince de la fantaisie: Fritz Kreisler. Un disque prometteur en tout état de cause.
Le site de Georges-Emmanuel Schneider
Le site de Classic Concert records
Stéphane Guy
|