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01/03/2011
Hyacinthe Jadin : Quatuors à cordes, opus 1 n°1 et opus 3 n°1 et 3

Quatuor Cambini-Paris: Julien Chauvin, Karine Crocquenoy (violon), Cécile Brossard (alto), Atsushi Sakaï (violoncelle)
Enregistré à la Fondation Singer-Polignac, Paris (décembre 2009) – 67’36
Timpani 1C1170 (distribué par Naïve)





Un météore. Né en 1776 dans une famille de musiciens attachée à la cour de Louis XVI, Hyacinthe Jadin – à ne pas confondre avec son frère Louis-Emmanuel (1768-1853) – est parvenu à acquérir une enviable réputation jusqu’à ce que la tuberculose l’emporte prématurément le 27 septembre 1800. Ce pianiste renommé, enseignant au Conservatoire de Paris fraîchement créé dès l’âge de dix-neuf ans, laisse un catalogue dominé par la musique pour piano et de chambre à une époque où celle-ci se pratiquait essentiellement en privé. Il fallut attendre une quinzaine d’années après le décès du compositeur pour qu’elle quitte progressivement ce cercle, comme l’explique Jean Mongrédien dans ses éclairantes notes. Ce musicien précocement romantique, pour reprendre l’intitulé de la notices d’Hervé Audéon (qui a dressé le catalogue de ses œuvres), a composé douze Quatuors à cordes répartis en quatre opus publiés entre 1795 et 1798. Il semble que ces ouvrages furent remarqués à l’époque.


Illustré par une toile fameuse de Fragonard, cet album concocté par Timpani, avec le soutien du Palazzetto Bru Zane, en propose trois dont deux, le Premier de l’Opus 1 et le Troisième de l’Opus 3, sont annoncés comme des premières discographiques. L’écriture se ressent de l’influence de Haydn, fort apprécié en France à l’époque – lire à ce propos le troisième texte de présentation, « L’hommage aux maîtres viennois » – et à qui Jadin dédie d’ailleurs son premier opus. L’analogie s’avère évidente: durée d’une vingtaine de minutes, introduction lente (pour le Premier), quatre mouvements. Le Premier Quatuor, en si bémol majeur, ne sent pas l’effort, bien au contraire: la pensée est claire, le propos relancé, le Finale y allant même de ses effets de surprise.


L’Opus 3 est quant à lui dédié à Pierre Baillot, professeur de violon au Conservatoire dès 1795 et qui contribua à promouvoir ce genre en dehors des salons privés. Le Premier Quatuor, en ut majeur, évolue un cran au-dessus et séduit en permanence grâce à son invention, notamment thématique, et un art consommé du dialogue instrumental. Il témoigne du niveau exceptionnel atteint par le jeune homme. A connaître impérativement, ne fût-ce que pour prendre conscience de la place qu’aurait occupée cette personnalité dans l’Histoire de la musique s’il avait vécu davantage. Vous doutez encore ? Le Troisième, en la mineur, achèvera de vous convaincre. Nul doute que lors d’une écoute en aveugle, plus d’un penseraient à un très grand maître, cet ouvrage imaginatif (Allegro moderato, inoubliable) et décanté étant digne de comparaison avec un certain Opus 18. Hyacinthe Jadin ne se bornait clairement plus à écrire pour la pratique amateur.


Voici une découverte essentielle qui bénéficie de surcroit de la science du Quatuor Cambini-Paris, fondé en 2007 et dont les membres proviennent d’orchestres adeptes des instruments d’époque (Orchestre des Champs-Elysées, Ensemble baroque de Limoges, Talens lyriques, Cercle de l’harmonie). Sa prestation exacte, irréprochable et d’une apparente aisance témoigne d’un réel et sincère engagement en faveur d’ouvrages oubliés des XVIIIe et XIXe siècles.


Le site du Quatuor Cambini-Paris


Sébastien Foucart

 

 

 

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