About us / Contact

The Classical Music Network

CD

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

11/01/2010
Carl Orff : Carmina burana [1] – Catulli carmina [2] – Trionfo di Afrodite [3]
Celestina Casapietra (soprano) [1], Ute Mai (Lesbia), Isabelle Nawe (La sposa), Renate Krahmer (Corifea, soprano [3]), Regina Werner (soprano) [3], Horst Hiestermann (ténor [1], Corifeo), Eberhard Büchner (Catullus, Lo sposo), Karl-Heinz Stryczek (baryton) [1, 3], Reiner Suss (Corifeo), Rundfunkchor Leipzig, Horst Neumann (chef de chœur) [1, 2, 3], Dresdner Kapellknaben, Konrad Wagner (chef de chœur) [1], Rundfunkchor Berlin, Wolf-Dieter Hauschild (chef de chœur) [3], Jutta Czapski, Gunter Philipp, Wolfgang Wappler, Gerhard Erber (piano), Rundfunk-Sinfonie-Orchester Leipzig, Herbert Kegel (direction)
Enregistré à Leipzig (septembre 1971 [2], octobre-novembre 1974 [1] et juin 1975 [3]) – 137’04
Album de deux disques Berlin Classics 0300066BC (distribué par Intégral)





Si beaucoup de chefs ont bien évidemment enregistré Carmina burana (1936), bien moins nombreux sont en revanche ceux qui se sont aventurés au disque dans les deux autres volets des Trionfi de Carl Orff, Catulli carmina (1943) et Trionfo di Afrodite (1951): aux côtés d’Eugen Jochum, Ferdinand Leitner et, plus récemment, Franz Welser-Möst, il faut compter Herbert Kegel (1920-1990) avec son Orchestre symphonique de la Radio de Leipzig. C’est ce que vient rappeler cette réédition de gravures datant de la première moitié des années 1970, constituant ainsi l’une des rares intégrales de cette trilogie à être confiée à un seul chef.


Ce n’est pas la première fois que Berlin Classics regroupe tous les volets du triptyque en une seule publication, mais la présentation est ici particulièrement soignée: le traditionnel album de deux disques s’insère dans une pochette de feutre marron qui rappellera aux moins jeunes les coffrets de l’intégrale des Cantates de Bach chez Teldec. Au-delà des apparences, ce travail pèche hélas par l’absence des textes chantés et par une notice (en allemand et en anglais) non dépourvue d’intérêt mais réussissant l’exploit de faire totalement l’impasse sur le contexte politico-historique qui entoure cette musique.


Cela étant, le régime est-allemand n’en avait visiblement cure, puisqu’en 1960, Kegel, avec le même orchestre et le même chœur, avait déjà réalisé une très belle version des Carmina burana, disponible dans un superbe coffret de quinze disques paru en 2001 sous étiquette Edel (maison-mère de Berlin Classics). Celle de 1974 ne le cède en rien: certes moins rugueuse, sans doute en partie grâce à une prise de son plus confortable qui révèle quantité de détails de la partition, elle est tenue d’une même main de fer, sans la moindre complaisance. De la saveur, de la truculence, de l’énergie primale, de la sensualité et du caractère – des caractères, aussi, tant celui de chaque morceau semble parfaitement cerné: avec un chœur formidablement impliqué, il y a ici toute cette vie et ce sens théâtral qui manquaient tant à l’enregistrement – pourtant en public – de Daniel Harding récemment sorti chez Deutsche Grammophon (voir ici). Le trio de solistes semble même l’emporter sur celui de la mouture 1960, notamment grâce à Celestina Casapietra (qui fut l’épouse de Kegel de 1966 à 1983), largement préférable aux ululements de Jutta Vulpius.


Dans les «jeux scéniques» Catulli carmina, on retrouve la même jubilation, appliquée à une matière d’une pauvreté toutefois nettement plus sensible: les quatre pianos et la percussion du prologue et du bref épilogue rappellent Noces de Stravinsky et c’est justement de mariage qu’il est question dans le «concerto scenico» Trionfo di Afrodite, succession de mélismes et d’ostinatos d’une indigence incantatoire que Kegel ne parvient même pas à sauver.


Une réédition qui permet donc à la fois de disposer de l’un des meilleurs enregistrements des Carmina burana, avec ceux de Jochum et Ormandy, et de découvrir – à ses risques et périls – les deux œuvres qui complètent cette célébrissime cantate.


Simon Corley

 

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com