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08/17/2010
Franz Schubert : Sonates n° 17 «Reliquie», D. 840, et n° 22, D. 959

Severin von Eckardstein (piano)
Enregistré à la Haus der Klaviere Gottschling, Dülmen, Hiddingsel (date d’enregistrement non précisée) – 65’18
Fuga Libera FUG563 (distribué par Harmonia mundi) – Notice de présentation en français, anglais et allemand





Et si la modestie était ce qui manquait le plus à Severin von Eckardstein (né en 1978), qui a remporté, il y a sept ans, le premier prix du concours Reine Elisabeth, et déclare avoir l’ambition «d’explorer la totalité de l’histoire de la musique par l’expression individuelle de chacun de ses développement successifs»? Un premier DVD avait déjà produit un sentiment mitigé (lire ici). Dans le présent disque, le pianiste allemand choisit deux partitions du Schubert de la maturité – les Dix-septième et Vingt-deuxième sonates –, à savoir les mêmes que celles récemment retenues par un autre jeune musicien (lire ici)... avec – malheureusement – le même résultat décevant.


Sur son Schimmel à la sonorité ordinaire – voire vilaine par moments –, Severin von Eckardstein dispose pourtant de beaux moyens techniques. Mais le jeu manque d’identité, la faute à un toucher sans originalité aucune – dans ces chefs-d’œuvre si souvent enregistrés que la concurrence devient certes ardue à défier –, qui n’intéresse qu’à l’occasion de tel ou tel détail. Etonnamment, l’interprète semble revendiquer le refus d’une vision unitaire et d’une conception d’ensemble de la sonate schubertienne: «dans ces deux sonates, il y a tant de détails musicaux à découvrir que je n’ai pas pu me défaire de la pensée de proposer une nouvelle version. Par là, je n’ai pas l’intention d’afficher telle ou telle attitude fondamentaliste et exclusive de l’interprétation, qui prétendrait à une vision différente, "en conscience" tournée vers un nouveau concept sonore: ce type d’attitude, plutôt démonstratif, serait du reste inapproprié pour s’approcher des caractéristiques du jeu schubertien, pour lequel manque toute source sonore». Ajoutant, dans la notice toujours, qu’une «réalisation dont le seul but serait la propreté et la cohérence absolues de l’interprétation constituerait un effort vain et ne rendrait guère justice à cette musique, à sa complexité, à l’originalité de son esprit».


Soit. La Sonate en ut majeur (1825) ne s’en tire pas trop mal, peut-être à cause de son inachèvement justement, qui tendrait à appuyer les propos du jeune soliste. Mais dans la Sonate en la majeur (1828) et malgré un premier mouvement bien sonnant, l’indifférence et l’ennui prédominent face à cette interprétation sans chaleur, qui tourne à vide dans l’Andantino, dont la pulsation traînante – comme privée de dessein – ôte tout arrière-plan à un Rondo: Allegretto devenu brutal et même banal. Quoi qu’en dise le pianiste, une conception d’ensemble aurait été utile... En attendant, on en reste aux mêmes références dans ces œuvres, par exemple Richter (Decca) pour la D. 840 et Uchida (Philips) pour la D. 959.


Le site de Severin von Eckardstein


Gilles d’Heyres

 

 

 

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