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07/13/2010
Anton Bruckner : Symphonie n° 6 en la majeur (version Nowak)
Orchestre de la Suisse romande, Marek Janowski (direction)
Enregistré au Victoria Hall, Genève (janvier 2009) – 58’35
SACD PentaTone Classics 5186 354 (distribué par Codaex) – Notice (en allemand, anglais et français) de Franz Steiger





Naturellement beaucoup moins connue que les trois dernières symphonies, la Sixième d’Anton Bruckner (1824-1896) mérite tout de même qu’on s’y arrête. Composée durant les années 1879 à 1881 c’est-à-dire à une période heureuse de la vie du compositeur, elle fut créée bien après sa mort, le 14 mars 1901. Dédiée à Anton von Oelzelt-Newin, médecin suisse admirateur de Bruckner, elle quitte quelque peu la monumentalité écrasante que dissipait la Cinquième symphonie pour reprendre le sentier déjà emprunté par les trois premières symphonies du maître de Saint-Florian.


Grand spécialiste du répertoire germanique, Marek Janowski poursuit peu à peu son intégrale chez Pentatone après une Neuvième qui n’a pas tenu toutes ses promesses et, en revanche, une Cinquième exemplaire. La présente gravure s’avère également des plus convaincantes, tout comme celle qui avait paru chez Le Chant du monde voilà près de dix ans. Abordant le Majestoso de façon très retenue, Janowski, bénéficiant d’un orchestre exemplaire (l’entrée du cor ou les attaques des violoncelles et des contrebasses), mène le mouvement avec une rigueur implacable. Le grandiose s’impose comme le véritable fil conducteur de l’interprétation sans pour autant éclipser la finesse du tissu orchestral, ni les interventions solistes. Usant peu du rubato, Marek Janowski frôle parfois le statisme mais, ayant une véritable vision de l’œuvre brucknérienne, mène l’auditeur dans la coda finale de la plus belle façon.


Excellente transition vers l’Adagio, sehr feierlich, sans aucun doute le mouvement le plus réussi de ce disque. Le soyeux des cordes emporte immédiatement l’auditeur dans ces longues phrases, dont Bruckner a le secret, là où le silence s’avère en bien des occasions plus important que la musique elle-même tant il la sublime et la fait respirer. Point de sentiment torturé ici ; la Sixième symphonie est, rappelons-le, une œuvre empreinte de joie et c’est exactement ce qu’illustre cet adagio, oscillant entre nonchalance et vagabondage de l’esprit. Atmosphère rompue par ce scherzo là aussi si caractéristique : une pulsation confiée aux contrebasses (semblable à celle que l’on entend au début de la Première symphonie par exemple) entraîne l’orchestre tout entier, largement dominé par les cavalcades de cuivres (là aussi, figure répétée dans la Première ou, plus encore, dans la Quatrième symphonie). On sait gré à Marek Janowski de trouver une parfaite synthèse entre la force orchestrale et l’humour qui transparaît notamment dans le Trio. Le Finale, bewegt, doch nicht zu schnell s’avère également très convaincant même si la distance n’est pas toujours tenue, la progression se faisant davantage par phases successives que sous forme de lame de fond qui emporterait tout sur son passage. Il n’en demeure pas moins que cette version prend place parmi les plus recommandables, sans toutefois dépasser Eugen Jochum (avec Dresde chez Brillant) ou, surtout, Wolfgang Sawallisch (avec la Radio bavaroise chez Orfeo).


Sébastien Gauthier

 

 

 

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