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05/29/2010
Philippe Gaubert : Le Chevalier et la Damoiselle
Orchestre philharmonique du Luxembourg, Marc Soustrot (direction)
Enregistré à la Villa Louvigny de Luxembourg (septembre-octobre 2009) – 73’20
Timpani 1C1175 (distribué par Naïve)





Timpani s’intéresse actuellement à Philippe Gaubert (1879-1941) : après un album réunissant la Symphonie, Les Chants de la mer et le Concert en fa (1C1135), voici une autre première discographique, Le Chevalier et la Damoiselle. Les défenseurs de cette musique oubliée restent inchangés : l’Orchestre philharmonique du Luxembourg et le fiable Marc Soustrot qui apparaît pour la seconde fois au catalogue. Ce ballet en deux actes de soixante-treize minutes a été créé avec succès le 5 juillet 1941 par Louis Fourestier à l’Opéra de Paris, dont Gaubert était à l’époque le directeur musical, et dans des décors, semble-t-il, somptueux de Cassandre. Quatre jours après, le compositeur décéda subitement à l’âge de soixante-deux ans. Auteur de l’argument, Serge Lifar se serait approprié de façon assez mesquine la réussite de cet ouvrage qui s’inscrit dans la tradition, aujourd’hui perdue, du grand ballet symphonique français, genre fort prisé à Paris entre les deux guerres et pour lequel Lalo, Ravel, Pierné, Roussel, Schmitt, Debussy, Dukas et Poulenc ont laissé des fleurons.



Dans sa précieuse introduction, Harry Halbreich commente avec l’enthousiasme et la rigueur dont il est coutumier les vingt-deux numéros de cet ouvrage reposant sur un propos linéaire : une princesse, qui se transforme chaque nuit en biche, ne sera délivrée de ce sortilège que lorsqu’elle rencontrera un amoureux qui lui fera connaître la souffrance. Dès le « Prélude », la musique baigne dans un climat médiéval, ou plus précisément renaissant comme l’indique le musicologue. Cette partition sincère et aux qualités bien françaises (élégance, clarté) réserve de remarquables soli comme, par exemple, la « Danse du chevalier » durant laquelle le violon – excellent Philippe Koch – joue un rôle quasi concertant et la « Solitude de la princesse » qui permet à la flûte d’illustrer son savoir-faire (Gaubert en était lui-même un virtuose). L’orchestration se révèle travaillée dans les détails et la dynamique requise se traduit parfois par une certaine rusticité du plus bel effet (« Pastourelle ») et par une vigueur rousselienne (« Danse des paysans ») tandis que les connaisseurs de la musique française penseront sans doute, par moments, à Poulenc et Milhaud. Les beaux thèmes se succèdent avec un certain bonheur ; comment résister à celui de la « Scène d’amour » qui referme le premier acte ? Une agréable découverte, de surcroît magnifiquement exécutée et enregistrée, incitant à partir à la découverte d’autres œuvres pour orchestre de Gaubert qui attendent leur résurrection comme Alexandre le Grand, également composé pour Lifar, et les Inscriptions pour les portes de la ville. Puisse Timpani poursuivre sur cette lancée.



Sébastien Foucart

 

 

 

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