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05/01/2010
Joseph Haydn : Concertos pour piano en sol, Hob.XVIII.4, et en ré, Hob.XVIII.11 – Variations en ut, Hob.XVII.5 – Adagio en fa, Hob.XVII.9
Marcel Grandjany : Fantaisie sur un thème de Haydn, opus 31
Xavier de Maistre (harpe), Rundfunk-Symphonieorchester Wien, Bertrand de Billy (direction)
Enregistré à Vienne (4-6 juin et 17 septembre 2008) – 57’03
RCA 88697426992





Joseph Haydn : Sonates pour piano n° 38, Hob.XVI.23, n° 40, Hob.XVI.25, n°50, Hob.XVI.37, n° 53, Hob.XVI.34, et n° 54, Hob.XVI.40
Viviane Chassot (accordéon)
Enregistré à Markkleeberg (4-5 mai 2009) – 68’13
Genuin GEN 89162 (distribué par DistrArt)








On dit souvent que la musique de Bach résiste aux adaptations les plus inattendues, comme si elle n’était pas essentiellement tributaire de son instrumentarium, au demeurant parfois laissé à l’appréciation de ses interprètes. Deux artistes montrent que l’expérience, bien que plus rarement tentée sur Haydn, en l’espèce sur ses œuvres pour clavier, ne manque pourtant pas non plus d’intérêt.


Membre de la Philharmonie de Vienne, Xavier de Maistre (né en 1973) a intitulé son programme «Hommage à Haydn»: sorti alors que le bicentenaire du compositeur battait son plein (2009), ce disque apparaît d’abord comme un hommage à... Xavier de Maistre lui-même, avec une multiplication agaçante de photos de mode (pas moins de onze entre la notice et le boîtier). Mais il serait évidemment injuste d’en rester là, car la parenté entre le clavecin et la harpe justifie sans peine l’appropriation par cette dernière de pages en solo – Adagio en fa (1786) et Variations en ut (1790) – aussi bien que concertantes – le Concerto en sol (1782) et le fameux Concerto en ré (1782) – d’autant que tous deux sont assortis de cadences originales écrites par le harpiste Sylvain Blassel (né en 1976). Et si, comme le rappelle de Maistre dans la notice (en anglais, français et allemand), ces adaptions requièrent un instrument légèrement postérieur à Haydn, bénéficiant des progrès apportés par Erard, il n’a dû recourir qu’à de très minimes aménagements, aussi bien dans la partie soliste que, le cas échéant, dans l’accompagnement.


Malgré les évidentes qualités artistiques du harpiste français et malgré le soutien sans faille de l’Orchestre symphonique de la Radio de Vienne avec son Chefdirigent Bertrand de Billy, il émane de ce disque au minutage assez court une impression de fadeur lénifiante, qui tient peut-être également à ce que l’instrument fait partie des plus difficiles à enregistrer. Et ce n’est pas la très prévisible Fantaisie sur un thème de Haydn (1953) du harpiste et compositeur américain d’origine française Marcel Grandjany (1891-1975), fondée sur l’Andante de la Cinquante-troisième symphonie «Impériale», qui contribue à corriger cette impression.


Gag ou même simplement bizarrerie? Plus farfelu en apparence, le projet de Viviane Chassot (née en 1979), qui fut l’élève de Teodoro Anzellotti à Berne et enseigne désormais elle-même à Bâle, ne s’en révèle pas moins parfaitement abouti et constamment réjouissant. Non seulement l’accordéoniste suisse ne caricature pas les cinq sonates de caractère différent qu’elle a choisies, non seulement elle les respecte, à commencer par la totalité des reprises, non seulement elle n’en retranche rien, mais elle leur apporte une musicalité d’une grande acuité, une impeccable virtuosité, par exemple dans le Presto de la Cinquante-quatrième (1784), une surprenante et saisissante poésie, comme dans l’Adagiode la Trente-huitième (1773), ou même une insolence bienvenue, qu’elle débusque derrière l’indication «innocentemente» qui revient à plusieurs reprises, notamment dans le finale de la Cinquantième (1780).


Selon les registres, l’instrument, parfois poussé dans ses derniers retranchements, fait preuve d’une versatilité étonnante, évoquant ici la clarinette, là l’harmonium. En outre, ainsi que Viviane Chassot le fait remarquer dans la notice (en anglais et allemand), à la différence des claviers de l’époque de Haydn, son instrument ne rencontre «aucune limite de différenciation dynamique et de plénitude sonore», ce dont elle ne se prive pas de jouer, faisant ronfler les basses dans le Moderato de la Quarantième (1773). Et comme l’inspiration populaire n’est jamais loin chez Haydn, on en finirait par se demander si le finale de la Cinquante-troisième (1783) n’a pas été originellement écrit pour accordéon. Bref, ce disque stimulant est une réussite fulgurante et un régal de la première à la dernière note.


Le site de Xavier de Maistre
Le site de Sylvain Blassel
Le site de Bertrand de Billy
Le site de l’Orchestre radio-symphonique de Vienne


Simon Corley

 

 

 

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