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04/28/2010
Anton Bruckner : Symphonie n° 5
Orchestre de la Suisse romande, Marek Janowski (direction)
Enregistré à Genève (juillet 2009) – 73’52
SACD hybride PentaTone PTC 5186 351 (distribué par Codaex)
Après l’ultime Neuvième (voir ici) et la négligée Sixième, l’intégrale Bruckner entreprise chez PentaTone par Marek Janowski se poursuit par la Cinquième (1878), sans doute l’une des plus emblématiques, avec la Huitième, du maître de Saint-Florian, et l’une des seules, avec la Sixième, pour laquelle le choix de l’édition – en l’occurrence Nowak – n’est pas déterminant.
La notice de Franz Steiger (en anglais, allemand et français, au demeurant assez maladroitement traduite, tandis que les biographies du chef et de l’orchestre ne figurent qu’en anglais) est intitulée «La découverte de la lenteur», par référence au roman de Sten Nadolny (né en 1942). Mais Janowski n’est pas homme à s’endormir ou à s’attarder inutilement dans ces vastes constructions brucknériennes, inévitablement associées à des «monuments» ou à des «cathédrales». On retrouve ici sans surprise les éminentes qualités dont il avait déjà fait preuve en concert, à l’occasion de ses débuts avec l’Orchestre de Paris en octobre 2004 à Mogador (voir ici), évitant tout enlisement ou alourdissement sans confondre pour autant urgence et précipitation. Transparent, incisif, péremptoire et aux rythmes bien marqués, ce Bruckner à cent lieues de Celibidache, hier, ou de Thielemann, aujourd’hui, se place dans le prolongement de Beethoven bien plus que dans celui de Schubert.
Cette Cinquième paraît donc encore plus aboutie que la Neuvième précédemment parue. Or, Janowski, directeur artistique et musical de l’Orchestre de la Suisse romande depuis septembre 2005, a récemment annoncé qu’il ne prolongerait pas son mandat au-delà de 2012. La formation genevoise a toutefois indiqué que le projet brucknérien serait mené à son terme. En effet, l’enregistrement de la Huitième sera bientôt achevé, la Septième étant quant à elle prévue pour l’été 2010. Quant aux autres symphonies, elles sont déjà planifiées d’ici l’automne 2012. Il y a tout lieu de s’en réjouir car le chef allemand, qui compte pourtant parmi les grands interprètes actuels de Bruckner, n’en avait jusqu’alors laissé que deux témoignages officiels, datant de son mandat à la tête du Philharmonique de Radio France (Quatrième chez Virgin en 1990, Sixième au Chant du monde en 1999).
Simon Corley
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