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04/19/2010 Edvard Grieg : Peer Gynt, opus 23 (musique de scène intégrale) Dietrich Henschel (Peer Gynt), Inger Dam-Jensen (Solveig), Sophie Koch (Anitra), Ensemble vocal Le Motet de Genève, Orchestre de la Suisse romande, Guillaume Tourniaire (direction)
Enregistré au Victoria Hall, Genève (juin-juillet 2000) – 75’28
æon AECD1098 (distribué par Harmonia mundi)
Fondé voici dix ans et axé tant sur la musique contemporaine (la collection blanche) que sur le répertoire «classique» (la collection noire), æon insère son catalogue dans une réédition du Peer Gynt de Grieg enregistré par Guillaume Tourniaire à la tête de l’Orchestre de la Suisse romande. Comme cela arrive trop souvent dans ce genre de démarche commerciale, la notice comporte certes quelques lignes d’introduction mais ni biographie, ni synopsis, chacun se devant donc de connaître l’histoire par cœur.
Si cet enregistrement ne tient plus sur trois mais un seul disque, c’est parce qu’il ne s’agit pas de la version musique et texte, avec Lambert Wilson dans le rôle-titre (AECD0530), mais de la version exclusivement musicale soit vingt-trois numéros dont seulement huit sont retenus dans les deux fameuses Suites (opus 46 et 55). Sans doute pour cette raison, les épisodes, certes admirablement caractérisés, s’enchaînent sans réelle continuité dramatique malgré une direction imaginative («Dans le palais du Roi de la montagne») et énergique («L’Enlèvement de la mariée»). L’acoustique réverbérante du Victoria Hall de Genève valorise une phalange techniquement au point : sans compter parmi les plus prestigieuses, elle témoigne d’engagement, de précision, de transparence et de séduction sonore (le raffinement des bois dans «Au matin»). L’attention de l’auditeur se portera moins sur les solistes qui interviennent en définitive fort peu: Dietrich Henschel (Peer Gynt) entouré d’Inger Dam-Jensen (Solveig) et de Sophie Koch qui met sa voix pulpeuse au service d’Anitra. A noter qu’un violon Hardanger se fait entendre dans les deuxième et troisième numéros, ce qui confère à cette belle interprétation une touche traditionnelle bienvenue.
Le site d’æon
Sébastien Foucart
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