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04/10/2010
Pascal Dusapin : Quatuors à cordes n° 1, n° 2, n° 3, n° 4 et n° 5 – Trio à cordes n° 1 (musique fugitive)

Quatuor Arditti : Irvine Arditti, Ashot Sarkissjan (violon), Ralf Ehlers (alto), Lucas Fels (violoncelle)
Enregistré à Baden-Baden (15-19 septembre 2008) – 105’25
Album de deux disques Aeon AECD 0983 (distribué par Harmonia mundi) – Notice en français, anglais et allemand





Il s’agit d’une quasi-intégrale des Quatuors de Pascal Dusapin, né en 1955, puisque cinq de ses sept quatuors produits jusqu’à aujourd’hui sont ici rassemblés, le Septième ayant été créé, comme quatre des précédents, par les interprètes de ces deux disques, le Quatuor Arditti, le 16 janvier 2010 à la Cité de la musique (voir ici), le Sixième, avec orchestre, étant promis pour le 28 avril prochain à Lucerne. Il s’agit d’une production régulière du compositeur puisque les cinq premiers quatuors ont été créés respectivement en 1983 (révisé en 1996), 1990, 1993, 1997 et 2005. Présentés dans un ordre non chronologique avec un trio datant de 1980, ils montrent ainsi un curieux attachement, au sein d’une production finalement assez considérable et marquée par de nombreux opéras, à une forme musicale traditionnelle, à ses règles, à ses contraintes alors que le compositeur dans Une musique en train de se faire (Seuil, 2009), issu de ses conférences à la chaire de création artistique du Collège de France, ne l’explicite en aucune façon. Ceci a un avantage : celui de la liberté de l’écoute. Nul besoin alors de recourir à des schémas incompréhensibles, à un fatras philosophique et artistique cachant Gilles Deleuze dans ses moindres replis, à la théorie des catastrophes et la morphogénèse de René Thom, la main qui écrit ayant tout de même moins d’intérêt que ce que l’on peut entendre pour paraphraser une réflexion de Paul Valéry sur la main pascalienne que l’on voit trop. Il reste que les œuvres enregistrées avec un sérieux et une honnêteté exemplaires par le Quatuor Arditti, un peu moins râpeux qu’au concert, sont de facture assez différente et d’un intérêt inévitablement inégal.


Le Premier aux stridences maintes fois entendues n’est pas des plus captivants. En revanche, le Deuxième (Time zones) comprend vingt-quatre compendieuses zones inspirées des fuseaux horaires qui constituent autant de paysages étranges signées assurément d’un docteur ès écriture musicale, tant l’équilibre des plans sonores, les couleurs et la richesse des rythmes y sont d’une richesse inouïe. Ses trente-huit minutes sont d’une rare densité et si Janácek ou du jazz peuvent y être entraperçus, l’écriture reste de bout en bout personnelle. Mais on peut être aussi sensible à l’autorité et aux effets de résonance, aux échos et déchirures du bloc constitué par le Quatrième ou aux pizzicati du début du Cinquième, curieux hangar de courts de tennis mais qui se délite quelque peu, et moins à l’aridité et la complexité artificielle du Troisième.


Une somme en tout cas, à ne pas écouter d’une traite.


Le site du Quatuor Arditti


Stéphane Guy

 

 

 

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