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03/25/2010
« La Veillée imaginaire, airs populaires harmonisés, de Chopin à Canteloube »
Les Musiciens de Saint-Julien : Basile Brémaud (violon), Anne-Lise Foy (vielle à roue et chant), Françoise Tillard (piano), Françoise Masset (soprano), François Lazarevitch (flûte traversière, cornemuse, chant et direction)
Enregistré en la chapelle de l’hôpital Notre Dame de Bon Secours, Paris (avril 2009) – 64’38
Alpha 528 (distribué par Harmonia Mundi)





Cette publication soigneusement présentée rappelle une ancienne tradition campagnarde, les veillées, moments de rencontres et d’échanges « entre souper et coucher ». Toute la famille se réunissait autour du feu pour vaquer à ses occupations, évoquer les travaux des champs, raconter des histoires, relater des souvenirs, chanter et danser. Si cette tradition orale disparaît au cours du XIXe siècle, des écrivains (Chateaubriand, Gérard de Nerval, George Sand), des peintres (Millet) et des musiciens commencent à s’y intéresser, surtout à l’avènement du romantisme. Les compositeurs s’inspirent de ces chants populaires anonymes, notent les airs, les adaptent et les harmonisent pour mieux les faire entendre dans les salons bourgeois. C’est ainsi que se mêlent à la voix féminine ou masculine le violon, la vielle, le piano, la flûte traversière ou la cornemuse.


Il se dégage de cette heure de musique, à savourer bien sûr le soir et d’une traite, un charme singulier et une émotion à nulle autre pareille suscitées par les interventions de la cornemuse mais aussi par la voix inoubliable de Françoise Masset. Le programme alterne bien des gloires de la musique française, certains ayant puisé au cœur de leur terroir (Canteloube, Chabrier, Emmanuel). La notice en français, anglais et allemand, reprenant les paroles, indique l’origine des instruments utilisés : si le piano Erard de Françoise Tillard et la flûte traversière de François Lazarevitch datent du XIXe siècle, les autres ont été conçus au siècle dernier ou il y a seulement quelques années, notamment la cabrette, la chabrette et la vieille à roue. Mais tout cela sonne avec authenticité, les alliages de timbre rendant l’écoute de cette petite merveille pleine de poésie et de mélancolie tout particulièrement délectable.


Le site des Musiciens de Saint-Julien


Sébastien Foucart

 

 

 

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