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01/25/2010
Johann Strauss fils : «Die Fledermaus» (Ouverture) – Im Krapfenwald’l, opus 336 – Stürmisch in Lieb’ und Tanz, opus 393 – Wein, Weib, Gesang, opus 333 – Perpetuum mobile, opus 256 – Wiener Bonbons, opus 307 – Champagner-Polka, opus 211 (arrangement Max Schönherr) – Ein Herz, ein Sinn, opus 323 – Morgenblätter, opus 279 – Auf der Jagd, opus 373 – An der schönen, blauen Donau, opus 314
Josef Strauss : Frauenherz, opus 166
Otto Nicolai : «Die lustigen Weiber von Windsor» (Ouverture)
Johann Strauss père : Der Carneval in Paris, opus 100 (arrangement Michael Rot) – Radetzky-Marsch, opus 228
Jacques Offenbach : «Die Rheinnixen» (Ouverture)
Eduard Strauss : Helenen-Quadrille, opus 14
Hans Christian Lumbye : Champagne Galop

Wiener Philharmoniker, Georges Prêtre (direction)
Enregistré en public à Vienne (1er janvier 2010) – 107’53
Album de deux disques Decca 478 2113 (distribué par Universal)






Comme de coutume, à peine le temps de ramasser les cotillons et de récupérer du réveillon, le disque (et la vidéo) du concert du Nouvel An sont déjà dans les bacs des disquaires et sur les sites des vendeurs en ligne, accompagné de notes de Clemens Hellsberg (en allemand, anglais et français), violoniste du rang qui préside le conseil d’administration de l’orchestre. Deux ans seulement après sa première apparition à la tête du Philharmonique de Vienne pour cet événement planétaire, honneur qu’aucun Français ne s’était vu reconnaître jusqu’alors (voir ici), Georges Prêtre, toujours apprécié du public et des musiciens, avec lesquels il travaille depuis 1963, officie, si l’on ose dire, à nouveau. Choix non sans pertinence, car de fait, 2008 apparaît rétrospectivement comme l’une des bons millésimes de la première décennie du siècle. Mais la deuxième décennie commence hélas moins bien.


Cette année, avec onze des dix-huit morceaux, la suprématie de Johann (fils) apparaît écrasante, son frère Josef n’étant représenté que par la polka-mazurka Cœur de femme (1865). Les traditions n’en sont pas moins respectées, qu’il s’agisse de l’évocation de la fête – Bonbons de Vienne (1866), Polka du Champagne (1858) –, des gags musicaux – Im Krapfenwald’l (1869) avec ses coucous et gazouillis, Perpetuum mobile (1861) interrompu par le chef – ou des bis – immuables Beau Danube bleu (1867) et Marche de Radetzky (1848), bien sûr. Les anniversaires de 2010 sont également à l’honneur: non seulement les Philharmoniker ne pouvaient pas ne pas rendre hommage à leur fondateur, Otto Nicolai (1810-1849), avec l’Ouverture de ses Joyeuses commères de Windsor, mais ils n’ont pas oublié leur «cousin» Hans Christian Lumbye (1810-1874), le «Strauss danois», avec son Galop du champagne (1845).


Comme en 2008, Prêtre multiplie les clins d’œil et allusions à la France, d’emblée avec l’Ouverture de La Chauve-Souris (1874), dont le livret fut adapté d’une comédie de Meilhac et Halévy, puis dans une succession de pièces rappelant la joute entre Offenbach et Strauss: à l’Ouverture des Fées du Rhin (1864) du premier, dans laquelle on reconnaîtra la future «Barcarolle» des Contes d’Hoffmann, répond ainsi la valse Feuilles du matin (1864) du second (Offenbach, quant à lui, écrivit au même moment Feuilles du soir). Et, l’année suivante, les thèmes de La Belle Hélène inspirèrent ensuite au plus jeune frère Strauss, Eduard, un Quadrille d’Hélène (1865), l’une de ces pages qui, dans la vaste production de la famille Strauss, n’avait encore jamais été programmée un 1er janvier, de même que le galop Le Carnaval à Paris (1838) de Johann Strauss père.


On le sait: il y a le Prêtre des bons jours et celui des mauvais jours, qui peut d’ailleurs aussi bien alterner le meilleur et le pire au cours d’un même concert. Pour le meilleur, il faudra essentiellement se reporter à 2008, hormis les pages d’allure vive, qu’il parvient parfois à faire pétiller, comme la polka rapide Fougueux en amour et dans la danse (1880). Pour le pire, la baguette affectée, maniérée, ralentissant sans cesse, que l’on redoutait voici deux ans, est hélas trop souvent à l’œuvre cette fois-ci, notamment au détriment des grandes suites de valses telles qu’Aimer, boire et chanter (1869). Comme pour contrebalancer ces excès de phrasés sucrés, la direction tend aussi à se raidir excessivement, comme dans la polka rapide A la chasse (1875) mais aussi dans la polka-mazurka Un cœur, un esprit (1868).


Pour le 1er janvier 2011, Franz Welser-Möst, directeur musical de l’Orchestre de Cleveland et futur patron de l’Opéra de Vienne, est donc attendu à la fois avec espoir et curiosité.


Simon Corley

 

 

 

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