Back
12/24/2009 Gustav Mahler : Symphonies n°2 «Résurrection» et n°10 (Adagio) London Symphony Orchestra, Valery Gergiev (direction)
Enregistré au Barbican Center, Londres (avril et juin 2008) – 100’01
Album de deux disques LSO Live LSO0666 (distribué par Harmonia mundi)
L’intégrale Mahler de Valery Gergiev à la tête du London Symphony Orchestra continue son petit bonhomme de chemin: les volumes apparaissent régulièrement dans les bacs dans un ordre qui ne respecte pas la chronologie de la composition (Première, Sixième, Septième, Troisième et Huitième) mais au moins deux constantes demeurent : la couverture, représentant un éclair – symbole du tempérament du chef ossète ? – et les prises, réalisées au concert. Ce volume, doté d’une notice en français, anglais et allemand, couple la Deuxième avec l’Adagio de la Dixième.
L’Allegro maestoso adopte une allure allante voire, par moments, précipitée, option défendable si elle se double d’une dramaturgie moins simpliste et d’une lisibilité maximale. Sur ce dernier point, il aurait fallu produire moins d’effets spectaculaires et soigner davantage les détails. Le reste manque de hauteur de vue et de décantation. Dans un Andante moderato anecdotique, la mise en valeur des thèmes pose question : Gergiev souligne là où cela est superflu mais à peine là où il le faudrait. Malgré leurs inestimables qualités, les musiciens rendent insuffisamment justice à l’orchestration finement ciselée de ce mouvement. Le troisième mouvement, cette fois-ci réussi, ne manque pas d’impressionner : la progression du discours et la clarté des plans ne souffrent d’aucune réserve majeure bien qu’un travail approfondi en studio – mais Gergiev en a-t-il seulement le temps ? – aurait probablement amélioré le résultat. La dernière demi-heure alterne le bon et le moins bon voire le mauvais avec, dès l’Urlicht, une mezzo véritablement pénible à entendre, en particulier son intonation, pour le moins exotique. La soprano se révèle par contre meilleure, c’est-à-dire quelconque. Le final, spectaculaire mais quelque peu vidé de sa substance, procure un impact certain mais quelques accélérations inopportunes gâchent le plaisir. Comme les applaudissement ont été coupés, il impossible d’apprécier l’accueil du public du Barbican mais au disque, cette version s’avère décevante. Un disque superflu qu’un Adagio de la Dixième tombant dans les mêmes travers ne rachète pas.
Sébastien Foucart
|