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10/26/2009
Karl Amadeus Hartmann : Musique burlesque – Concerto pour piano, vents et percussion – Concerto funèbre – Concerto pour alto, piano, vents et percussion (*)
Yorck Kronenberg, Florian Uhlig (*) (piano), Benjamin Schmid (violon), Elisabeth Kufferath (alto), SWR Rundfunkorchester Kaiserslautern, Paul Goodwin (direction)
Enregistré au studio de la SWR, Kaiserslautern (2004-2007) – 70’30
Wergo WER 67142 (distribué par DistrArt)





Cet album lève le voile sur les œuvres concertantes de Karl Amadeus Hartmann (1905-1963), un aspect moins connu de son catalogue dominé par les huit Symphonies. Rédigée en allemand et en anglais seulement, mais particulièrement instructive, la notice répartit ce corpus en trois périodes, le programme illustrant chacune d’elles.


Si trois des partitions enregistrées en comportent le terme, cette musique est éloignée de la tradition du concerto de soliste, moins par la structure – trois ou quatre mouvements – que par le ton et l’effectif utilisé. Inscrite dans la mouvance néo-baroque, la Musique burlesque (1931), pour flûte, clarinette, hautbois, cor, trompette, trombone, percussion et piano, relève de la première période (jusqu’en 1933), caractérisée par la Nouvelle Objectivité : musique alerte, piquante, spirituelle, parodique. Les amateurs de Hindemith et Stravinsky ne perdront pas leurs repères. La précision et le réalisme de la prise de son permettent d’emblée d’apprécier la formidable virtuosité des interprètes.


Plus connu, le Concerto funèbre (1939, révisé en 1959) appartient à la deuxième période qui s’étale de 1933 jusqu’en 1945. Le contexte politique se ressent dans l’écriture de cet opposant au régime nazi qui fut forcé de se retirer de la vie musicale. Benjamin Schmid, qui fait montre d’une tenue d’archet admirable, extrait de son violon des couleurs idoines et s’intègre remarquablement au sein des cordes impeccables et expressives du SWR Rundfunkorchester Kaiserslautern.


Après la guerre, le langage se fait plus chromatique et dissonant. Hartmann explore des voies nouvelles au contact des jeunes musiciens qu’il défend au sein de son association Musica Viva. Le Concerto pour piano, vents et percussion (1953) et le Concerto pour alto, piano, vents et percussion (1954-1955) se caractérisent par leur verve rythmique et leur motorisme. Ils se rapprochent de la Musique burlesque mais le premier, et dans une moindre mesure le second, qui prend pour modèle le Concerto pour violon, piano et treize instruments à vent de Berg, reposent sur une technique sophistiquée mise au point par Boris Blacher : les mètres variables, alternative au dodécaphonisme, jugé trop limitatif. Les solistes et l’orchestre se montrent très largement à la hauteur de ces partitions réjouissantes. Quant au nom de Paul Goodwin, il n’est pas spontanément associé à ce répertoire mais sa direction donne tout son sel à cette musique.


Introduction idéale à l’art de Karl Amadeus Hartmann par le biais de sa musique concertante, ce disque s’impose donc aux mélomanes fascinés par cet épisode de l’histoire de la musique, d’autant plus que la réalisation est à tous points de vue digne d’éloges. Wergo reste une valeur sûre pour découvrir le répertoire allemand du siècle dernier.


Sébastien Foucart

 

 

 

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