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09/10/2009
Vincenzo Bellini : Symphonies en ré majeur, d’étude en ut mineur, en si bémol majeur, en ré mineur, en mi bémol majeur, en mi bémol majeur, en ré mineur et en ut majeur

Teatro Massimo Orchestra, Diego Dini Ciacci (direction)
Enregistré au théâtre Massimo, Palerme (octobre 2007) – 71’54
Sony Classical 88697479732 – Notice exhaustive (italien, anglais, français et allemand) de Diego Dini Ciacci






Vincenzo Bellini (1801-1835) est évidemment connu pour être l’un des plus grands représentants de l’opéra italien de la première moitié du XIXe siècle mais que savait-on de son « activité » de symphoniste ? Pas grand-chose à vrai dire, notamment si l’on se réfère à la discographie existante. Vraisemblablement influencé dans ses compositions instrumentales par le célèbre Niccolò Antonio Zingarelli (1752-1837), directeur du conservatoire de Naples à partir de 1813, et surtout par Gioacchino Rossini (1792-1868), le jeune Bellini nous livre ici des œuvres tout à fait intéressantes où brillent le jeu entre les timbres et l’inventivité mélodique.


La première symphonie présentée, en majeur, ne comporte, à l’instar de ses consœurs, que deux mouvements. A un bref et lent premier mouvement qui puise directement ses timbres dans l’œuvre de Joseph Haydn (on pense au premier mouvement de la Symphonie n° 86), le second s’épanouit à vive allure sous la conduite d’une splendide clarinette. Changement de registre : on est ici dans la veine de certaines symphonies de Franz Krommer (1759-1831) ou, compte tenu de l’importance qui lui est accordée, des concertos pour clarinette composés à la même époque par Louis Spohr (1784-1859) ou Giuseppe Mercadante (1795-1870). L’opposition entre la clarinette et le reste de l’orchestre, plus largement entre les vents et les cordes, s’avère au final du plus bel effet.


La Symphonie d’étude en ut mineur préfigure déjà certaines ouvertures d’opéras de Bellini en raison d’un climat nostalgique particulier et de timbres tout à fait caractéristiques dominés par les violons. Ici encore, un Lento précède un très bel Allegro où s’égayent des bois très en verve (hautbois, flûte et clarinette), soutenus par un pupitre non négligeable de cuivres (deux trompettes, deux cors et trois trombones). Là encore, la parenté avec certaines compositions de Salieri (1750-1825) ou, de l’autre côté des Alpes, d’Anton Hoffmeister (1754-1812), est évidente notamment dans l’accélération du second mouvement.


La Symphonie en si bémol majeur est la première œuvre dont les liens avec la musique de Rossini doivent être soulignés. L’Allegro con spirito est tout à fait caractéristique de l’univers mélodique du Cygne de Pesaro : sautillement des cordes, intervention de la flûte piccolo, virtuosité des vents... on est ici en terrain connu ! Semiramis ou même La Gazza ladra ne sont pas très éloignées : l’Orchestre du théâtre Massimo se montre à la hauteur des difficultés techniques d’une partition où tout n’est que jeu et sourire. Il en va de même pour la Symphonie en mi bémol majeur qui, tout en prenant ses libertés, n’en subit pas moins elle aussi l’influence prégnante de Rossini (notamment dans l’alternance entre les silences de la partition et la reprise des différents thèmes exposés).


Compte tenu de sa tonalité, la première des deux Symphonies en ré mineur qu’il nous est ici donné d’entendre est plus sombre. Elle mêle ainsi, dans son Andante maestoso introductif, les premiers accents de Haydn exposés dans sa Symphonie n° 104 « Londres », et ceux que Bellini réutilisera avec maestria dans l’ouverture de Norma (1831). La seconde symphonie composée en mineur est la plus complexe de toutes celles présentées dans ce disque. Fondé sur un sombre ostinato des cordes, le premier mouvement, aux réminiscences orientales, se caractérise surtout par plusieurs changements rythmiques qui suscitent l’intérêt constant de l’auditeur, contrairement au second (Allegro), de facture beaucoup plus classique.


Enfin, la Symphonie en ut majeur apparaît comme la plus théâtrale des huit compositions présentées. En outre, nous apprend Diego Dini Ciacci, c’est la symphonie qui a le plus servi à Bellini dans la suite de sa carrière puisqu’elle fut utilisée ultérieurement à au moins trois reprises dans ses opéras ! Ici encore, l’Allegro agitato porte la marque évidente de Rossini. Il n’en demeure pas moins que l’originalité de Vincenzo Bellini et l’intérêt de ses symphonies doivent être soulignés : outre le fait qu’il comble une importante lacune tant musicologique que discographique, ce disque offre un très agréable moment à l’auditeur qui souhaite se laisser bercer par une mélodie agréable et joyeuse.


Le site de Diego Dini Ciacci


Sébastien Gauthier

 

 

 

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