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07/26/2009
Ludwig van Beethoven: Rondino pour octuor à vent, WoO. 25 – Trio pour deux hautbois et cor anglais, opus 87 – Sextuor à vent, opus 71 – Variations sur « Là ci darem la mano », WoO 28 – Quintette à vent, H. 19 – Sonate pour cor et piano, opus 17
Ferdinand Ries: Sonate pour cor et piano, opus 34
Franz Danzi: Sonate pour cor et piano n°1, opus 28
Ricercar Academy, Claude Maury (cor naturel), Guy Penson (pianoforte)
Enregistré à Heverlee et à Gand (décembre 1990-janvier 1991) – 120’53
Un double album Ricercar RIC287 (distribué par Harmonia mundi)
Ce ravissant digipack, doté d’une notice concise mais pertinente (en français, anglais et allemand), permet de retrouver l’album « Musik für Bläser » du Ricercar Academy, enregistré de décembre 1990 à janvier 1991 et couplé pour l’occasion avec des sonates pour cor et piano gravées à la même époque par Claude Maury au cor naturel et Guy Penson au pianoforte.
Le premier disque de ce double album vendu au prix d’un seul ne manquera pas d’intéresser les amateurs d’instruments à vent, de même qu’il dévoile une facette méconnue de l’œuvre de Beethoven. Les cinq partitions datent d’avant 1800 et se distinguent par leur nomenclature pour le moins originale. Le Rondino pour deux hautbois, deux clarinettes, deux cors et deux bassons, probablement destiné à être intercalé dans un Octuor écrit à Bonn en 1792, se limite à un Andante de cinq minutes, mais cela suffit pour apprécier le jeu digne d’éloge, précis et nuancé, des musiciens du Ricercar Academy. Le ton léger, pastoral et enjoué dont ils font preuve dans cette musique de facture encore très classique se maintiendra dans le reste du programme.
Le Trio opus 87 (1793-1794) a pour sa part été écrit pour deux hautbois et cor anglais, un instrument plutôt inusité en ce temps-là. Il est amusant de constater que le Finale de cette œuvre originale cite presque textuellement les premières mesures de la Cinquième Symphonie. Dans le texte de présentation, Jérôme Lejeune rappelle qu’aux XVIIIe et XIXe siècles, les ensembles d’instruments à vent bénéficiaient très régulièrement de nouvelles partitions, notamment des transcriptions, très prisées, permettant de revivre les grands succès d’opéra. Les savoureuses Variations sur « Là ci darem la mano » (1797) ont également été composées pour la formation inhabituelle de l’Opus 87.
Bien qu’il faille probablement douter d’une telle assertion, Beethoven affirme avoir écrit son Sextuor pour deux clarinettes, deux cors et deux bassons (1796) en une nuit. Cette page équilibrée, subtile, divertissante, parfois amusante, ne sera toutefois créée que neuf ans plus tard, à Vienne. Les dénicheurs de raretés seront ravis de découvrir le Quintette en mi bémol pour hautbois, trois cors et basson (1795), inachevé – il se termine sur le « Minuetto » – et dont le manuscrit prévoit l’adjonction d’une clarinette.
Le second disque se distingue par une prise de son particulièrement brumeuse. La Sonate pour cor et piano (1800) de Beethoven captive davantage que celle de Ferdinand Ries (Opus 34, 1811), disciple du premier, et la Première (1805) de Franz Danzi. Si ce complément présente un intérêt documentaire, c’est avant tout parce que ces œuvres sont jouées sur cor naturel, un Marcel Auguste Raoux du début du XIXe. Il faut bien sûr s’accommoder des limites intrinsèques à ce type d’instrument mais Claude Maury fait montre d’une maîtrise remarquable.
Sébastien Foucart
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