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07/15/2009
Olivier Messiaen : Et exspecto resurrectionem mortuorum
Witold Lutoslawski : Concerto pour orchestre

Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)
Enregistré en public à Paris (15 juin 2007 [Lutoslawski] et 4 avril 2008 [Messiaen]) – 57’09
Un album Decca 478 1666 (disponible exclusivement par téléchargement)






Comme annoncé au printemps, au premier Decca concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France sous la direction de Myung-Whun Chung (voir ici) succède déjà un deuxième album, consistant ici aussi dans le panachage de plusieurs concerts plutôt que dans la reproduction intégrale du programme d’une soirée et associant cette fois-ci deux «classiques du XXe siècle».


Tout au long de l’année 2008, le Philhar’ et son directeur musical ont rendu un important hommage à Messiaen à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance. C’est dans ce cadre que Chung, pourtant grand spécialiste de l’œuvre du compositeur, a dirigé pour la première fois Et exspecto resurrectionem mortuorum(1964). Les impressions ressenties lors du concert (voir ici) se confirment entièrement à l’écoute de l’enregistrement: on apprécie la parfaite mise en place de la partition et la belle performance des musiciens, au service d’une vision un peu froide et distante, de telle sorte que ce rituel paraît manquer un peu de sens du mystère et du sacré voire, dans le dernier mouvement («Et j’entendis la voix d’une foule immense»), de grandeur.


En première partie d’une soirée qui se concluait avec le Premier concerto pour piano de Brahms (voir ici), le Concerto pour orchestre (1954) est débarrassé ici du prétexte folklorique dont Lutoslawski avait été contraint de l’entourer pour tenter de complaire à l’esthétique officielle. Chung en donne une interprétation sombre et intense, hypertendue et survoltée, parfois même violente et brutale, dès l’Intrada, plus allante que poétique. Nulle respiration, nul répit, pas même dans le Capriccio notturno, certes léger comme du Mendelssohn mais grimaçant et grotesque comme du Ligeti, avec un Arioso central effrayant. Dès lors, le thème simpliste de la Passacaglia peut se répéter de manière imbécile et oppressante comme celui de la Septième symphonie de Chostakovitch et le cauchemar sonore se prolonger par une Toccata cinglante, haletante et précipitée, puis s’achever sur un Corale qui n’ouvre pas sur des lendemains qui chantent. Décidément, après le remarquable enregistrement réalisé en 1992 sous la direction de son précédent directeur musical, Marek Janowski (RCA), ce Concerto pour orchestre réussit une fois de plus à l’Orchestre philharmonique de Radio France.


Simon Corley

 

 

 

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