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05/05/2009 Aribert Reimann: Das Schloss Richard Salter (K.), Harry Dworchak (L’aubergiste), Isoldé Elchlepp (L’aubergiste), Rüdiger Trebes (Schwarzer), Bengt-Ola Morgny (Artur), Ralf Lukas (Jeremias), Claes H. Ahnsjö (Barnabé), Ute Walther (Olga), Jennifer Trost (Amalia), Hermann Becht (L’aubergiste du domaine seigneurial), Eva Zwedberg (Frieda), Kieth Engen (Le maire), Heidy Forster (Mizzi), Helmut Pampuch (L’instituteur), Peter Matic (Bürgel), José Montero, Jochen Schäfer, Claudius Muth, Raphael Sigling (Les paysans), Bayerisches Staatsorchester, Michael Boder (direction)
Enregistré en public au Bayerische Staatsoper de Munich (octobre-novembre 1996) – 154’51
Album de deux disques Wergo 6614-2 (distribué par DistrArt)
Le catalogue d’Aribert Reimann (né en 1936), connu aussi en tant qu’accompagnateur, comporte de nombreux opéras tirés d’ouvrages littéraires. Si Lear (1976-1978), d’après Shakespeare, constitue probablement son œuvre la plus connue – elle peut être découverte chez Deutsche Grammophon avec Dietrich Fischer-Dieskau dans le rôle-titre –, Das Schloss (1989-1991), tiré du roman homonyme et inachevé de Kafka, devrait attirer tout autant l’attention grâce à cette publication de l’inestimable label Wergo. Il s’agit d’un enregistrement public réalisé au Staatsoper de Munich en octobre et novembre 1996 qui permet de retrouver quelques musiciens qui participèrent à la création en 1992 au Deutsche Oper de Berlin, notamment le chef Michael Boder et Richard Salter dans le rôle de K.
L’étonnant et insaisissable ouvrage de Kafka, qui suscite différents niveaux de lecture, a inspiré au compositeur berlinois une musique complexe, tendue, étouffante, repliée sur elle-même ; seule la conclusion, éthérée, offre comme un soulagement. L’écriture, si elle ne se laisse pas aisément s’apprivoiser, témoigne d’une grande maîtrise dramaturgique et des possibilités de l’orchestre, ce que les interludes séparant les neuf scènes permettent de se rendre compte. Michael Boder dirige une grande formation symphonique et une distribution engagées.
Les amateurs d’opéras du XXe siècle ne laisseront pas passer ce coffret soigneusement présenté, si ce n’est que le livret, rédigé par le compositeur d’après la version théâtrale de Max Brod, n’est pas traduit de l’allemand. Des photographies de la production mise en scène par Willy Decker auraient permis de se faire une idée de ce spectacle que l’on devine étonnant.
Il convient de noter que Das Schloss avait déjà fait l’objet d’une adaptation lyrique par André Laporte (créé à la Monnaie le 16 décembre 1986) et dont il existe un enregistrement chez Koch.
Sébastien Foucart
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