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03/18/2009
Gustav Mahler : Symphonie n° 3
Anna Larsson (contralto), Tiffin Boys’ Choir, Ladies of the London Symphony Chorus, London Symphony Orchestra, Valery Gergiev (direction)
Enregistré en public au Barbican Center de Londres (24 septembre 2007) – 92’
SACD LSO Live LSO 0660 (distribué par harmonia mundi) – Notice trilingue





L’intégrale Mahler de Valery Gergiev poursuit sa route, dont Paris a accueilli quelques étapes. La Troisième Symphonie de toutes, la plus nietzschéenne, vaste fresque de 90 minutes – du moins avec lui – lui inspire une vision assez inégale, alors qu’on aurait pu croire que la démesure de l’œuvre allait se confondre avec la sienne. Mais il n’est pas Bernstein. Le « Kräftig, entschieden » initial frappe par une sorte d’urgence dionysiaque, pouvant être celle de « L’Eveil de Pan » et du « Cortège de Bacchus » : on sent une force qui va, non sans brutalité parfois. Cette énergie, cependant, n’est pas toujours dominée, ce qui donne une impression de décousu, là où Bernstein, justement, tendait une arche. Et l’exacerbation des nuances conduit parfois à des déséquilibres dans les plans sonores, accentuant cette impression au niveau dynamique. Gergiev succombe à son défaut : une direction trop instinctive, trop axée sur l’instant. On n’en reste pas moins très admiratif devant la qualité des musiciens de l’orchestre – il s’agit d’ailleurs d’un live, comme pour tous les enregistrements réalisés par le London Symphony Orchestra pour son propre label. Le « Tempo di minuetto », d’une grande mobilité agogique, est bien « grazioso », voire sentimental, parfois un peu trop d’ailleurs, notamment à la fin, alors qu’il y manque ce charme viennois qu’y mettent des baguettes plus naturellement proches du compositeur. A peine résiste-t-on, ensuite, à la beauté de l’orchestre, des bois au fameux cor de postillon, même si l’on attendrait plus d’ironie – ici encore, le chef s’arrête à la surface, une surface trop uniformément brillante. Déjà présent dans la version lucernoise de Claudio Abbado, le beau contralto d’Anna Larsson a bien compris le « misterioso » du « Sehr langsam » suivant, inspirant à Gergiev le moment peut-être le plus réussi du concert, où l’on croit respirer l’air pur des altitudes, sans que la direction en fasse trop, ménageant ainsi un contraste avec le cinquième mouvement, plein de vivacité. Le finale, en revanche, se dérobe au chef russe, qui confond la grandeur mystique du « Langsam, ruhevoll, empfunden » avec des épanchements pseudo-parsifaliens qui ont quelque chose de sulpicien. Le début, qu’on attend extasié, n’échappe pas à une certaine mollesse, plombant d’emblée, malgré la beauté des cordes, la montée progressive vers l’apothéose panthéiste finale : comme dans le premier mouvement, l’arche ne se tend pas.


Une version qui peut séduire, mais seulement séduire, notamment grâce à l’orchestre, comme souvent avec Gergiev, plus heureux dans la Sixième, par exemple (lire ici). On en restera donc aux versions de référence, celles de Bernstein ou d’Horenstein, pour ne citer qu’eux.


Didier van Moere

 

 

 

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