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02/23/2009 Albéric Magnard : Symphonie n° 3, opus 11
Vincent d’Indy : Symphonie sur un chant montagnard français, opus 25 Robert Casadesus (piano), Orchestre de la Suisse romande, Ernest Ansermet (direction)
Enregistré en public à Genève (5 octobre 1955 [d’Indy] et 25 septembre 1968) – 64’01
Cascavelle VEL 3128 (distribué par Abeille musique)
Le dernier enregistrement en studio d’Ernest Ansermet avec son Orchestre de la Suisse romande fut consacré à la Troisième symphonie (1899) de Magnard (Decca). Il fit d’emblée référence, et pas seulement parce qu’il demeura (hélas) longtemps le seul disponible de cette œuvre magnifique: alors âgé de près de quatre-vingt-cinq ans, le chef, trois mois avant sa disparition, a en effet livré un témoignage éloquent, bien dans sa manière, sans concession mais vibrant et rayonnant. Affichant de façon éclatante ses affinités avec cette musique austère et hautaine, Ansermet en donne une lecture d’une splendide luminosité, exempte de toute surcharge wagnérienne ou franckiste.
Capté au cours d’un concert concomitant aux séances d’enregistrement, la version retenue dans ce volume de la «Ernest Ansermet collection» présente les inconvénients et les avantages habituels d’un live: une moindre qualité technique, tant instrumentale que sonore, mais un supplément de vie qui en fait une alternative raisonnable à la version «officielle», d’autant qu’il est complété par une excellente Symphonie «Cévenole» (1886), de treize ans antérieure, à laquelle on ne peut d’ailleurs guère reprocher que son ancienneté. En effet, le piano sonne de façon clinquante et un micro semble avoir été placé près des cymbales. Mais avec l’un de ses partenaires d’élection, Robert Casadesus – familier d’une partition qu’il avait précédemment gravée, notamment avec New York/Münch (1948, Dante, Columbia) puis Philadelphie/Ormandy (1958, Sony) – Ansermet fait souffler le grand air des Alpes sur les Cévennes.
Simon Corley
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