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02/17/2009 Franz Schubert : Die schöne Müllerin, D. 795
Nathalie Stutzmann (contralto), Inger Södergren (piano)
Enregistré à L’Arsenal de Metz (février 2008) – 65’59
Calliope CAL 9379 (distribué par harmonia mundi)
Nathalie Stutzmann et Inger Södergren achèvent leur périple à travers les trois grands recueils du lied schubertien. Après Le Voyage d’Hiver et Le Chant du Cygne, voici donc venu le temps de La Belle Meunière (1823). Le timbre du contralto français, immédiatement reconnaissable, est affaire de goût, de même que sa tendance à attaquer les notes un peu en-dessous. Mais, à défaut d’une intelligibilité toujours optimale, sa remarquable intelligence des textes de Müller, attentive à la moindre inflexion du propos, ne peut être contestée, de même que la richesse de son éventail expressif: merveilleuse pudeur («Le Curieux»), élan généreux («Impatience», «Mienne!»), solennité hymnique («Salut matinal»).
En même temps, Nathalie Stutzmann met en valeur la narration sous-jacente à la succession des poèmes, basculant vers le cauchemar et le drame: tour à tour expressionniste («Pause», «Le Meunier et le Ruisseau»), haletante («Le Chasseur», «Jalousie et fierté»), fantomatique («La Couleur chérie») et déjà mahlérienne («La Berceuse du ruisseau»), cette seconde partie du cycle pourra même en paraître presque excessive, mais sa charge émotionnelle, proche de celle du Voyage d’hiver, ressort avec une intensité toute particulière.
Au passif de ce disque, une prise de son très réverbérée, qui ne sert pas le jeu dynamique et conflictuel d’Inger Södergren, évoquant souvent davantage un pianoforte qu’un piano moderne. A son actif, en revanche, une notice très soignée d’André Tubeuf (en français, anglais et allemand), complétée par les textes des lieder traduits en français et en anglais.
Le site de Nathalie Stutzmann
Simon Corley
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