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01/18/2009 Richard Strauss : Burleske – Ein Heldenleben, opus 40 Plamena Mangova (piano), Orchestre national de Belgique, Walter Weller (direction)
Enregistré à la Salle Henry Le Bœuf, Bruxelles (mars [Burleske] et juillet 2008) – 67’31
Fuga Libera FUG546 (distribué par harmonia mundi)
L’Orchestre national de Belgique poursuit sa fructueuse collaboration avec Fuga Libera, label belge apportant un soin tout particulier à ses disques au programme souvent original. Après Glazounov et un très bel hommage à Martinu, cet album, agrémenté d’une notice une fois de plus complète et documentée (en français, néerlandais et anglais), associe deux œuvres de Richard Strauss : l’une révèle une musicienne véritablement accomplie, l’autre met idéalement en valeur le travail de Walter Weller avec une formation dont il occupe, depuis la saison dernière, le poste de directeur musical.
Deuxième Prix au Concours Reine Elisabeth de 2005, Plamena Mangova offre une lecture directe, sans fioriture et d’une indéniable justesse de style du Burleske. Dotée d’une technique au-dessus de tout soupçon et efficacement secondée par Walter Weller, la pianiste bulgare confère une grande cohérence rythmique à cette rare composition de jeunesse qui peut être rapprochée des Variations symphoniques de Franck ou du Konzertstück de Weber. Elle s’y montre sensible dans les passages lyriques autant que sémillante dans ceux plus animés.
Si elle semblera pour certains manquer de muscle, cette nouvelle version d’Ein Heldenleben surprend et, en définitive, séduit par sa sincérité, sa profondeur, sa noblesse et sa plénitude. Le refus de Walter Weller de toute boursouflure et de la moindre grandiloquence n’amoindrit en rien la dimension épique de cette œuvre à connotation autobiographique. Le chef autrichien convainc par sa façon de conduire le flux sans entrave ni déséquilibre. Du point de vue instrumental, la prestation n’affiche pas un niveau de finition insurpassable mais celle des bois et plus encore des cordes se doit d’être saluée, et en premier lieu le violon solo, Alexei Moshkov, qui signe de mémorables interventions.
Le prochain disque de l’Orchestre national de Belgique sera consacré à la Symphonie « Asrael » de Josef Suk.
Sébastien Foucart
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