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11/20/2008
Giacomo Puccini : extraits de Turandot, de La Bohème, de Tosca, de La Fille du Far West, de Madame Butterfly et de Manon Lescaut (CD)

Luciano Pavarotti (ténor), orchestres divers sous la direction de Zubin Mehta, Herbert von Karajan, Nicola Rescigno, Oliviero de Fabritiis
Enregistré en 1972-1974, 1978-1979 – 70’23
Album de deux disques Decca CD 478 0208 – Notice trilingue







Extraits de Turandot, de La Bohème, de Madame Butterfly, de Tosca, de Manon Lescaut (DVD)
Luciano Pavarotti (ténor), orchestres divers sous la direction de Leone Magieria, Maurizio Benini, Zubin Mehta, James Levine (piano)
Enregistré en 1988-1995 – 78’
Decca DVD 074 3282. Format : 4:3. Region code : 0 (worldwide) – Notice trilingue








Tout cela est connu. Turandot dirigé par Zubin Mehta, La Bohème et Madame Butterfly dirigés par Herbert von Karajan figurent dans toute discothèque puccinienne. Le reste vient d’enregistrements moins mémorables. L’intérêt de cette compilation réside dans la comparaison. De Pavarotti, en effet, on a tout dit : le timbre solaire, l’aigu insolent, les nuances détimbrées également, et les limites de l’interprétation proprement dite, tout étant absorbé par l’irrésistible séduction du chant et de la voix. Mais quand un Karajan le prend en main, les choses changent. Dans La Bohème, il canalise son vérisme, lui impose une tenue et des nuances répondant à celles de son orchestre : bref, il en fait un des meilleurs Rodolphe qui soit et le tenorissimo épouse, comme sa partenaire Mirella Freni, les raffinements sonores de la Philharmonie berlinoise. Deux ans plus tard, en 1974, avec la Philharmonie de Vienne, Karajan va encore plus loin dans la somptuosité et les subtilités quasi impressionnistes, pour un duo d’amour de Madame Butterfly où l’orchestre enveloppe le ténor et la soprano dans un bain de volupté, les instruments chantant autant que les voix, à tel point qu’on a pu reprocher à cette version d’être presque une symphonie avec voix – une tendance du dernier Karajan quand il dirigeait de l’opéra. Là encore, Pavarotti et Freni sont anthologiques. En 1972, Mehta, dans Turandot, était esthétisant lui aussi, mais plus théâtral : Pavarotti, dont la voix pouvait alors paraître un peu légère pour Calaf, se jetait dans le rôle avec une flamme, presque une inconscience, qui en faisaient une alternative à Franco Corelli. Avec la Tosca de Nicola Rescigno, on descend d’un cran : Pavarotti, égal à lui-même, pâtit d’une direction laborieuse et d’une Mirella Freni totalement étrangère au personnage éponyme. Les airs de La Fille du Far West et de Manon Lescaut proviennent de récitals et il vaut mieux, pour retrouver son des Grieux, se tourner vers la version James Levine, même enregistrée en 1993 : ici, pour un « Tra voi, belle » d’un éclat, d’un panache incroyables, des sanglots d’un vérisme douteux entachent « Ah non v’avvicinate ! ».


Qu’apporte le DVD conçu dans le même esprit de compilation ? Pas grand-chose a priori. Mais il témoigne de l’enthousiasme que « big Luciano » suscitait chez les foules, de Hyde Park à la place de sa ville natale de Modène, alors qu’il avait si peu de présence physique, avec toujours ce mouchoir à la main, et que tout passait par le seul canal de sa voix. Les chefs accompagnent plus qu’ils ne s’érigent en partenaires. Et l’honnête Nuccia Focile, qui a gagné le concours Pavarotti de Philadelphie en 1986 mais dont la voix bouge, ne peut se mesurer à la Freni dans Mimi. On oublie en revanche très vite celle-ci en Tosca quand on entend et voit Raina Kabaivanska, pourtant en fin de carrière, dans le duo du premier acte : elle, pour le coup, est Tosca, diva fière, passionnée, jalouse, avec une intelligence du texte et un sens des couleurs remarquables, vraie partenaire pour le Mario toujours ardent de Pavarotti. Le DVD s’intitule « Nessun dorma » : on y entend l’air de Calaf sous toutes les coutures, des thermes Caracalla – le fameux concert des trois ténors – au Met de New York avec James Levine au piano – pas le meilleur de Pavarotti, entre parenthèses. Les captations datent ici des années 1990 : de quoi confirmer que le tenorissimo gardait, à travers les années, une stupéfiante santé vocale.


Pour les amateurs de morceaux choisis : les autres préféreront les intégrales, en CD ou en DVD.


Didier van Moere

 

 

 

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