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09/08/2008
«Fiesta»
Silvestre Revueltas : Sensemayá
Inocente Carreno : Margaritena
Antonio Estévez : Mediodia en el llano
Arturo Márquez : Danzón n° 2
Aldemaro Romero : Suite para cuerdas: 1. «Fuga con pajarillo»
Alberto Ginastera : «Estancia»: Danses, opus 8a
Evencio Castellanos : Santa Cruz de Pacairigua
Leonard Bernstein : West Side Story: «Mambo»

Orquesta sinfónica de la juventud venezolana Simón Bolívar, Gustavo Dudamel (direction)
Enregistré en public à Caracas (janvier 2008) – 75’57
Deutsche Grammophon 477 7457 (distribué par Universal)





Gustavo Dudamel possède, à vingt-sept ans seulement, bien des traits qui en font l’un des grands de la baguette, y compris celui d’être déjà cumulard: directeur musical en poste à Göteborg et désigné à Los Angeles pour succéder à Esa-Pekka Salonen, il n’oublie pas pour autant son Orchestre symphonique de la jeunesse vénézuélienne Simon Bolivar pour son troisième disque chez Deutsche Grammophon (sans compter par ailleurs des DG concerts exclusivement disponibles par téléchargement), intitulé «Fiesta».


Cette parution suggère un hommage à Bernstein et à ses enregistrements de musique latino-américaine du début des années 1960 à New York: non seulement elle se conclut sur une page du compositeur américain, une des versions les plus survoltées qui soient du Mambo de West side story (1957), mais elle s’ouvre sur Sensemayá (1938), le tube de Revueltas, dont Bernstein avait également donné une version de référence. Hommage, mais pas imitation, car pour le reste, si l’enthousiasme est tout aussi contagieux, le programme est différent, même si l’on retrouve des œuvres incontournables de ce répertoire, comme l’irrésistible Danzón n° 2 (1994) de Márquez et les puissantes Danses d’«Estancia» (1941/1943) de Ginastera. Il y a bien sûr l’excitation du concert public, et évidemment aussi les affinités stylistiques que les Vénézuéliens entretiennent avec leurs cousins du Mexique et d’Argentine, mais cela n’ôte rien à l’admiration que suscitent l’énergie et le plaisir de jouer, la souplesse et le sens rythmique de Dudamel et de ses musiciens.


Et s’ils se parent des couleurs nationales, ce n’est pas seulement en revêtant leurs éclatants blousons jaunes, bleus et rouges frappés d’étoiles blanches, mais en défendant la musique de leur pays dans des pages sans doute moins essentielles mais tout sauf dénuées de charme, comme les hollywoodiennes variations symphoniques Margaritena (1954) d’Inocente Carreno (né en 1919) ou le poétique Midi sur la plaine (1948) d’Antonio Estévez (1916-1988), dont on a peine à croire qu’il a ensuite étudié à Paris au début des années 1960 auprès de Pierre Schaeffer.


La «Fugue avec pajarillo», premier mouvement de la Suite pour cordes (1976) d’Aldemaro Romero (1928-2007) dans son adaptation pour grand orchestre (2003), se situe, par sa fusion remarquablement aboutie des traditions populaire et savante, dans la descendance des Bachianas brasileiras de Villa-Lobos, le pajarillo étant une danse vénézuélienne. Il s’agit en tout cas d’une pièce chère au cœur du jeune chef d’orchestre, puisqu’il l’avait choisie pour le concours Gustav Mahler de Bamberg qu’il remporta en 2003. Relevant d’un genre plus narratif, la suite symphonique Santa Cruz de Pacairigua (1954) d’Evencio Castellanos (1915-1984) – dont le fils, à en croire l’intéressante notice citant abondamment des commentaires de Dudamel (en anglais, en allemand et en français), tient ici la partie de célesta – n’en demeure pas moins à l’image de ce disque placé sous le signe de la danse, ensoleillé et revigorant, à conserver précieusement comme antidote à de tristes soirées hivernales.


Le site de Gustavo Dudamel
Le site d’Aldemaro Romero


Simon Corley

 

 

 

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