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08/27/2008
Jean Sibelius : Les sept Symphonies – Concerto pour violon, opus 47 – Les Océanides, opus 73 – Scène avec des grues (extrait de «Kuolema»), opus 44 n° 2 – Chevauchée nocturne et Lever du soleil, opus 55 (*) – Symphonie n° 5, opus 82 (*)

Nigel Kennedy (violon), City of Birmingham symphony orchestra, Philharmonia orchestra (*), Simon Rattle (direction)
Enregistré à Londres (9 et 10 octobre 1981 [Chevauchée nocturne, Symphonie n° 5/Philharmonia]) et à Warwick (4 mai 1984 [Kuolema], 21 et 22 juin 1984 [Symphonie n° 2], 7, 8 et 13 décembre 1984 [Symphonie n° 1, Les Océanides], 10 et 11 octobre 1985 [Symphonies n° 3 et n° 7], 13 et 14 décembre 1986 [Symphonies n° 4 et 6], 8 et 9 février 1987 [Concerto] et 21 février 1987 [Symphonie n° 5/Birmingham]) – 330’32
Coffret de cinq disques EMI 50999 00753 2 4






S’inscrivant dans une très ancienne tradition anglaise de l’interprétation de Sibelius, Simon Rattle n’avait pas encore trente ans lorsqu’il entama pour EMI cette intégrale des Symphonies avec son Orchestre symphonique de la ville de Birmingham, achevant par la Cinquième qu’il avait déjà enregistrée à peine six ans plus tôt avec le Philharmonia, alors l’orchestre de Muti.


Assortie d’une notice tout à fait satisfaisante (en anglais, allemand et français), cette réédition se révèle globalement décevante, en retrait de bon nombre d’intégrales (ou quasi-intégrales) d’inspiration «occidentale» (Maazel, Davis, Karajan, …) ou «nordique» (Berglund, Kamu, …). Rattle privilégie quant à lui la précision et la clarté – de ce fait, les scherzos paraissent généralement les mouvements les plus aboutis – mais la qualité instrumentale ne suit pas toujours. Il est en outre difficile de savoir ce que le chef anglais cherche à exprimer, car il ne semble pas intéressé par ce que d’autres mettent en valeur dans cette musique, que ce soit son écriture visionnaire, ses grands espaces ou son allure volontiers rugueuse.


Dans le détail, la Première (1899), élégante, lisse et sage, manque de saveur, mais au moins ne verse-t-elle pas dans un romantisme épais, ce que n’évite hélas pas une Deuxième (1902) bien trop sentimentale, laborieuse et multipliant les effets – probablement le point faible de cet ensemble. Dans les deux suivantes, qui marquent une évolution significative du langage de Sibelius, Rattle paraît plus à l’aise: la Troisième (1907) manque cependant un peu de souffle, tandis que dans la Quatrième (1911), s’il en souligne le caractère expressionniste et en restitue de façon convaincante les atmosphères changeantes, la tension retombe trop souvent.


Plus transparentes qu’épiques ou héroïques, les deux versions de la Cinquième (1915/1919) diffèrent assez peu, celle avec le Philharmonia, qui fait l’objet à elle seule du cinquième disque «bonus», possédant peut-être un sens dramatique plus affirmé: alors âgé de vingt-six ans, Rattle va pourtant un peu moins vite que dans son enregistrement de 1987 (essentiellement dans le premier mouvement). La Sixième (1923) constitue en revanche une belle réussite, tout en finesse, en luminosité et en légèreté. Manquant cruellement d’enjeux, la Septième (1924) ne demeure hélas pas sur les mêmes sommets.


Les compléments sont d’importance variable: un Concerto pour violon (1904/1905) pas très idiomatique avec le jeune Nigel Kennedy, techniquement incertain, jouant sans cesse sur la corde sensible et à l’emporte-pièce; deux poèmes symphoniques relativement négligés, Les Océanides (1914) et, avec le Philharmonia, Chevauchée nocturne et Lever du soleil (1907); enfin, un extrait de Kuolema (1903/1906) – non pas l’inévitable «Valse triste» mais la «Scène avec grues».


Simon Corley

 

 

 

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