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07/14/2008
Johann Wilhelm Hertel : Concerto a 5 en ré majeur pour trompette, hautbois, violon, violoncelle et basse continue
Francesco Mancini : Symphonie en ré majeur pour trompette, flûte, hautbois, violon, violoncelle et basse continue
Prentzel : Sonate en do majeur pour trompette, violoncelle et basse continue
Giuseppe Torelli : Symphonie en ré majeur pour trompette, flûte, hautbois, violon, violoncelle et basse continue
Gottfried Finger: Sonate n° 3 en do majeur pour trompette, violon et basse continue
Johann Christian Bach : Quintette opus 11-2 en sol majeur pour flûte, hautbois, violon, violoncelle et basse continue
Georg Philipp Telemann : Concerto en ré majeur pour trompette, hautbois, violon et basse continue

Leipziger Bach-Collegium, Ludwig Güttler (trompette et direction)
Enregistré à la Lukaskirche de Dresde (8-10 février 1994) – 59’25
Berlin Classics « Référence » 0013892BC – Notice bilingue (allemand, anglais) de Franzpeter Messmer





Voilà un disque fort intéressant ! Mettant principalement en valeur la trompette baroque, il a pour principal atout de faire découvrir plusieurs œuvres concertantes de compositeurs aussi connus que Telemann, aussi méconnus qu’un certain Prentzel, rappelant à qui l’aurait oublié que le XVIIIe siècle fut une période musicalement privilégiée dont le legs demeure, encore à ce jour, en partie méconnu.


La première œuvre proposée a été composée par Johann Wilhelm Hertel (né le 9 octobre 1727 à Eisenach, mort le 14 juin 1789 à Schwerin). Après que son père, Johann Christian, compositeur prolifique, lui eut enseigné le violon et le clavecin, Johann Wilhelm mena une carrière « classique » de compositeur officiant à la cour de princes allemands. Ce concerto en quatre mouvements privilégie la virtuosité de la trompette, notamment dans une Plaisanterie qui, par son caractère à la fois martial et comique, majestueux et enjoué, justifie à elle seule qu’on y prête une oreille plus qu’attentive.


Francesco Mancini (né le 16 janvier 1672 et décédé le 22 septembre 1737) est moins connu comme compositeur que comme directeur du Conservatoire Di Santa Maria di Loreto de Naples, ville dans laquelle il ne put réellement travailler qu’en l’absence du grand compositeur du moment et du lieu, Alessandro Scarlatti. Ses activités administratives et officielles n’empêchèrent pas Mancini d’avoir laissé au moins 29 opéras, plus de 200 cantates, ainsi que quantité de musique concertante et de chambre (notamment de remarquables sonates pour flûte à bec). La pièce ici présentée est, soyons honnête, assez insignifiante tant par sa durée (les deux mouvements faisant moins de quatre minutes) que par la recherche musicale, la trompette n’étant utilisée qu’en vue de participer à une conversation entre solistes, la virtuosité étant pour une fois totalement ignorée.


Egalement anecdotique, la Sonate pour trompette et violoncelle d’un certain Prentzel, compositeur dont on ignore tout, jusqu’au prénom ! Le même schéma mélodique est confié alternativement à la trompette et au violoncelle, accompagnés par un orgue positif. Le bref dialogue du premier mouvement laisse ensuite place à l’intervention cette fois-ci successive des deux solistes, avant que l’Allegro final ne reprenne l’entrecroisement initial.


Le père du concerto, Giuseppe Torelli (né à Vérone le 22 avril 1658, mort à Bologne le 8 février 1709), a été un compositeur imaginatif. Ainsi, alors qu’il entrait au service du comte d’Ansbach en 1698 en qualité de maître de chapelle, il composa plus de trente concertos destinés à la trompette (l’effectif requis variant, selon les pièces, de un à quatre instruments solistes). Cette modeste symphonie (l’œuvre, en trois mouvements, durant un peu plus de trois minutes seulement…) s’avère extrêmement touchante par sa délicatesse et, somme toute, se révèle assez proche de ce qu’a pu composer, avec plus de recherche néanmoins, le grand Telemann.


Gottfried Finger est un compositeur morave. Né à Olomouc (dans l’actuelle République tchèque) en 1660, mort à Mannheim le 31 août 1730, il a passé la plus glorieuse partie de sa carrière en Angleterre où il arrive vers 1687, quelques années avant de travailler à la chapelle catholique du roi Jacques II. Bien que surtout connu comme un virtuose de la viole de gambe, Finger a laissé plusieurs compositions pour d’autres instruments. Cette sonate pour trompette et violon témoigne d’une recherche indéniable : si le premier mouvement fait dialoguer les solistes de façon classique, le deuxième privilégie le violon seul, la trompette n’intervenant qu’à titre subsidiaire. Le troisième mouvement Adagio – Allegro mêle quant à lui des atmosphères très diverses dans un style qu’on pourrait attribuer sans peine à Antonio Vivaldi.


Les deux derniers compositeurs mis à l’honneur par ce disque sont d’une autre stature. Ainsi, Johann Christian Bach (1735-1782), fils cadet du grand Jean-Sébastien, était doté d’une imagination sans borne. Qu’il s’agisse de ses œuvres chorales, de ses sonates ou de ses concertos, il a su utiliser de nouveaux instruments et mettre au goût du jour de nouvelles formes musicales (notamment rythmiques). Ce quintette ne fait pas exception. Préfigurant le Septett Nännerl de Mozart, le premier mouvement offre une magnifique tribune pour la flûte et le hautbois, le violoncelle charmeur n’étant pas en reste pour faire de cet Allegro une totale réussite. Le second mouvement est, pour sa part, plus classique de facture.


Enfin, Ludwig Güttler et son ensemble donnent une belle interprétation du Concerto en ré majeur de Telemann, où la trompette se taille la part du lion. Même si ce n’est pas le concerto le plus connu qu’il ait composé pour cet instrument (on connaît davantage le Concerto pour trompette et orchestre, le Concerto pour trompette et violon ou le Concerto pour trois trompettes et orchestre, tous dans la tonalité de ré majeur), c’est une belle œuvre où les talents d’orchestrateur du maître de Hambourg se déploient de nouveau avec art. Relevant davantage du concerto grosso que du concerto à proprement parler, les solistes dialoguant sans cesse entre eux, cet ouvrage mérite d’être remarqué autant pour le traitement virtuose que le premier mouvement confie à la trompette que pour la splendide Sicilienne conduite par le hautbois, accompagné de façon extrêmement subtile par la basse continue. Pour les amateurs, ce nouvel opus de Telemann complètera utilement les concertos qu’ont pu graver Reinhard Goebel et son ensemble Musica Antiqua Köln (CD n° 419633-2 chez Archiv Produktion) ou le superbe disque donné par Güttler et le Telemann – Kammerorchester dirigé par Eitelfriedrich Thom (CD n° 0030492BC chez Berlin Classics).


Au total, peut-on dire qu’il s’agit là d’un disque fondamental ? Naturellement non. D’un disque inutile ? Sûrement pas. D’un disque plaisant ? Oui et, avouons-le, c’est déjà beaucoup…


Le site de Ludwig Güttler


Sébastien Gauthier

 

 

 

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