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10/04/2007
Richard Strauss : Scène finale de "Salomé" – Scène finale de "Capriccio" – Quatre derniers Lieder
Nina Stemme (soprano), Orchestre de l’Opéra Royal Covent Garden, Antonio Pappano (direction)
Enregistré à Londres (septembre 2006) – 56’22
EMI 0946 3 78797 2 6. Présentation trilingue.


Nina Stemme a montré qu’elle pouvait être une Maréchale ou une Ariane passionnantes – est-ce parce qu’ils s’isolent mal de leur contexte que leurs monologues n’ont pas été gravés aussi, alors qu’ils pouvaient compléter le CD ? On est donc d’autant plus déçu par ce disque, qui laisse une impression d’inaboutissement, voire de superficialité. Non que la chanteuse ne remplisse pas ses obligations : tout est en place, Nina Stemme passant avec aisance de l’Orient vénéneux de Salomé à l’automne doré des Quatre derniers Lieder. Mais la scène finale de Salomé, justement, est plus interprétée comme un air de concert que comme le dénouement d’une tragédie à peine soutenable. Ni enfant ni monstre, ni innocente ni possédée, Nina Stemme chante Salomé un peu comme elle chanterait Ariane, avec des frémissements sensuels qui ne suffisent pas à caractériser l’hystérie de la princesse de Judée. Et la tension perpétuelle à laquelle est soumise la voix ne fait qu’aggraver son vibrato naturel, qu’elle peine à contrôler. La scène finale de Capriccio la trouve plus son aise vocalement, mais il lui manque cette aura qui fait les grandes Comtesses, ce travail sur la subtilité des mots aussi, sans lequel le rapport entre le texte et la musique, le fondement même de cette « conversation musicale », n’est pas totalement restitué – jusque dans la scène finale, où l’on se rapproche pourtant davantage de l’opéra proprement dit. Il est vrai que, là encore, le chef se montre épais, lestant la merveilleuse introduction orchestrale d’une pesanteur excessive. On devine ce que seront les Quatre derniers Lieder : de beaux morceaux de chant – encore que la respiration semble parfois un peu courte pour la longue phrase straussienne, notamment dans « Im September », pas faute de technique, faute plutôt d’une fusion avec l’esprit de la musique. Bref, ni la chanteuse ni le chef, qui appuie là où on ne doit pas toucher terre, ne parviennent à cet état de grâce qui fait les grandes versions, celles d’une Schwarzkopf, d’une Della Casa ou d’une Janowitz.
Un essai à transformer. En meilleure compagnie.


Didier van Moere

 

 

 

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